C’est déjà 2015 !

« Nos critiques invités » se sont déjà plongés dans la rentrée de janvier.
Il nous font part ici, de leurs premières découvertes et de leurs premiers coups de cœur.

Violaine Binet (Vogue)

violainebinet« Eva » d’Ersi Sotiropoulos (Stock, 28 janvier)
ai adoré ce roman, le troisième titre traduit en français de cette auteur grecque, qui avait déjà publié « Zizags dans les orangers » (Maurice Nadeau), et « Dompter la bête ». Ersi Sotiropoulos est également poète et auteur de nouvelles, couronnée de nombreux prix pour son oeuvre (« Eva a reçu le prix de l’Académie d’Athènes récompensant le

meilleur roman de l’année en 2011). L’histoire raconte l’odyssée d’ une jeune femme dans les faubourgs d’Athènes, le soir du réveillon de Noël. C’est un livre très singulier. »

 

Julien Bisson (Lire)

Bisson Julien41« Americanah » de Chimamanda Ngozi Adichie?? (Gallimard, 31 décembre)

« La romancière nigériane frappe fort avec son troisième roman, « Americanah », une vaste fresque qui fait voyager son lecteur entre Lagos, Princeton et Londres. La prose virevoltante, le regard acéré, Chimamanda Ngozi Adichie parvient à conjuguer l’intimité d’une histoire d’amour compliquée à un regard plus large sur les questions

de race, de genre et même de coupe de cheveux dans un monde globalisé.  Le tout rendu dans une traduction impeccable signée Anne Damour… Assurément l’un des meilleurs romans de l’hiver. »?

 

Myriam Chaplain Riou (AFP)

MyriamChaplain-180x160« Beauté Parade » de Sylvain Pattieu (Plein Jour, 2 janvier )

« L’historien et romancier Sylvain Pattieu tient, dans cette comédie sociale endiablée, la chronique d’un mouvement d’une forme totalement inédite, mené par sept sans-papiers d’un petit salon de beauté du 10e arrondissement de Paris. Cinq Chinois pour les ongles, deux Africaines pour les cheveux. Un jour, leur patron est parti avec la caisse. Lin Mei et ses collègues ont choisi de rester coûte que coûte, déclarant la grève, comme on déclare la guerre. Ils mangent et dorment sur place et se serrent les coudes pour obtenir la reconnaissance de leur travail, de leur existence… et le Graal: des papiers.

L’auteur, qui a notamment publié « Avant de disparaître: chroniques de PSA Aulnay » met son art de romancier au service de la parole inlassable, vive et moqueuse de cette bande des sept. »

 

Bruno Corty (Le Figaro)

corty« La Fleur du Capital » de Jean-Noël Orengo (Grasset, 7 janvier)

« Thaïlande, bordel mondial où les Occidentaux  se perdent pour oublier leurs vies dans un Orient de tous les plaisirs. Cinq voix: quatre hommes, un transsexuel. Roman polyphonique, baroque, puissant, cru, roman du désir à l’écriture envoûtante. C’est la révélation  d’un auteur gonflé et super ambitieux.

 

Marie-Laure Delorme (Journal du dimanche)

MarieLaure-Delorme_300« Mauvais sang ne saurait mentir », de Walter Kirn, (Christian Bourgois, 15 janvier)

« L’écrivain américain Walter Kirn noue une amitié avec l’original Clark Rockefeller. Ils se fréquentent durant des années. Mais, un jour, tout bascule. Roman, enquête, fait divers, autobiographie. Walter Kirn a écrit un livre passionnant sur l’imposture. Ceux qui mentent aux autres et ceux qui se mentent à eux-mêmes. »

 

Claire Devarrieux (Libération)

devarrieux« L’Ultime auberge de Imre Kertész (Actes Sud, 7 janvier)

« Si « l’Ultime auberge » est une oeuvre testamentaire, alors on peut dire qu’il nous est légué quelque chose de précieux, il s’agit d’un témoignage de foi dans la création envers et contre toutes les vicissitudes. Imre Kertész lutte contre les progrès de la maladie et les ravages de l’âge, mais il se refuse à rédiger le journal de son déclin. »

  

Alexandre Fillon (Lire, Livres Hebdo, Journal du dimanche)

AlexandreFillon« Gil » de Célia Houdart (POL, 31 décembre)

« Célia Houdart avait remporté le prix Françoise Sagan pour Carrare. Son nouveau roman raconte l’histoire d’un jeune musicien qui découvre qu’il est un chanteur de grand talent. C’est un livre aérien, gracieux et mystérieux, qui revisite le mythe d’Orphée et parle de la voix. Célia Houdart bâtit une oeuvre singulière à ne pas rater. »

 

Clémentine Goldszal (Glamour, Vanity fair)

 cl__mentine_goldszal_5332.jpeg_north_120x120_transparent« Les lance flammes » de Rachel Kushner (Stock, 14 janvier)

 « Très beau succès à sa sortie en 2013 aux États-Unis, le second livre de Rachel Kushner cabriole entre les genres et les continents… Une jeune fille passionnée de courses de moto et de photographie débarque à New York au début des années 70, tombe amoureuse, enchante et déchante, découvre la cruauté de la grande ville et l’Italie bousculée par les Brigades Rouges… Le tout dans un style impeccable, trépidant et appliqué, tout en ruptures de rythme et embardées intellos. Une vraie réussite. »

  

Bernard Lehut (RTL)

 lehut« Danser les ombres » de Laurent Gaudé (Actes Sud, 7 janvier)

« L’auteur du « Soleil des Scorta » (Goncourt 2004) interprète avec brio une nouvelle variation sur les thèmes qui lui sont chers : la fraternité des humbles, le combat contre l’adversité, le lien entre les vivants et les morts. Il le fait dans un décor inédit pour lui, Haïti et plus précisément la ville de Port-au-Prince. Les destins de ses personnages y basculeront au moment de l’effroyable tremblement de terre de janvier 2010. Et l’on se dit, à la lecture du puissant « Danser les ombres », que la rencontre de cet écrivain du tragique et de l’épopée avec  cette île damnée et lyrique relevait de l’évidence! » 

 

François Lestavel (Match)

lestavel-180x210«Un fond de vérité» de Zygmunt Miloszewski (Mirobole, 6 janvier)

« Après «Les Impliqués», suite des aventures du procureur Teodore Szacki, désormais divorcé et en poste dans la jolie bourgade de Sandomierz, au

bord de la Vistule. Mais plusieurs meurtres commis selon un rite sacrificiel juif vont réveiller les démons de l¹antisémitisme. Encore une fois Zygmunt Milosewski nous régale d’une intrigue malicieuse en plongeant dans le passé diablement trouble de la Pologne sous l¹Occupation nazie.
Son héros, toujours aussi gauche avec les femmes et maladroit en société, lutte avec autant d’énergie contre le ridicule que contre les criminels. Très vieux jeux, ce Teodore est pourtant l’un des héros les plus attachants du polar actuel. »

 

Marianne Payot (L’Express)

marianne-payot« Bérézina » de Sylvain Tesson (Guérin, 22 janvier)

« Voilà un livre qui vous coupe le souffle, qui allie la vie et la mort, la boucherie et la boufonnerie, l’intelligence et le divertissement, la science et le style. En effectuant, deux cents ans après Napoléon et la Grande Armée, la retraite de Russie, de Moscou à Paris, soit 4 000 kilomètres (en side-car pour Sylvain et ses amis), l’auteur accomplit plusieurs exploits: celui d’affronter le froid de l’hiver russe et les dangers de la route, celui de nous faire revivre, témoignages des maréchaux d’Empire aidant, le cauchemar des 450 000 soldats napoléoniens. Ce récit en forme de devoir de mémoire demeurera longtemps dans les mémoires, assurément. »

 

Oriane Jeancourt (Transfuge)

oriane-jeancourtLa Fleur du Capital de Jean-Noël Orengo (Grasset).

« Un premier roman ample, d’une ambition folle, près de 800 pages sur Pattaya, la ville de la prostitution et de la déchéance. On y suit l’itinéraire de quatre hommes désignés par des pseudos, (« Marly », « Kurtz »), se réinventant là-bas, dans cet étrange décor, inquiétant et fascinant. Beaucoup seront troublés par la description de la prostitution, et c’est aussi là l’intérêt du livre. C’est une écriture à vif, à la Hubert Selby junior, et une construction digne d’un opéra. C’est parfois très cru ou lyrique mais toujours très travaillé. J’ai été stupéfaite de découvrir un tel premier roman dans la rentrée et j’espère qu’il trouvera parmi les lecteurs la place qu’il mérite ! »


Florence Noiville (Le Monde)

Florence_Noiville-onlalu« Notre famille » d’Akhil Sharma (L’Olivier, 8 janvier) 

J’ai été touchée par ce roman de l’Américain d’origine indienne, Akhil Sharma. C’est l’histoire toute simple d’un deuil. Un petit garcon perd son grand frère et éprouve le complexe du survivant, la culpabilité d’être non seulement en vie, mais heureux de l’être! On est dans la tête de ce garconnet, dont les émotions nombreuses et contradictoires sont très finement analysées. Le tout est simple et profond, écrit mezzo voce parce que, dit Sharma avec une approche de la vie tres indienne, la douceur et la modestie de ton donnent souvent plus de puissance à celui qui parle.. 

 
 
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