o n  l  a  v u

 Girls  et   The Mindy Project 
« 2020: Mais où en est-on avec le prince charmant ? »

 

Depuis « Sex and The city », le profil du mâle alpha été réinitialisé. Passé au crible de la plume spirituelle de Carrie Bradshaw, il a dû revoir son CV. Une inflexion hilarante et spirituelle qui a inspiré deux jeunes auteures aux voix aussi fortes que radicalement opposées. D’un coté, la vision désabusée de Lena Dunham. Dans « Girls » et pour la chaîne du câble américaine HBO, elle s’applique à déconstruire la représentation martelée par les contes de fées. Son conte à elle est désenchanté. Ce qu’elle veut traiter, c’est l’intime à hauteur des années clés de construction post lycée. Ses héroïnes sont aussi new-yorkaises. Elles ont aussi des rêves. Et des élans. Mais elles vivent dans une ville qui n’est pas celles de leurs glamours aînées. Point négatif : le sexe triste est devenu le new normal. Point positif : le corps des femmes est revendiqué pour ce qu’il est et non prisonnier des archétypes sur papier glacé. La créatrice va jusqu’à choisir d’incarner Hannah Horvath, l’une de ses héroïnes (aspirante écrivain) et faire de son corps un élément clé de sa narration.

                                                                                                        Bande annonce (V.O.)      Bande annonce (V.O)

Préoccupation identique chez Mindy Kaling mais dans une autre version. Une proposition suracidulée. Comme Dunham, Mindy Kaling veut parler des filles et aux filles de sa génération. Comme elle, elle a décidé de se créer un double sur petit écran. Elle va plus loin, même. Jusqu’à offrir son prénom et baptiser sa série «  The Mindy Project ». Sa transgression est moins frontale. Mais pas moins puissante. Elle est Mindy Lahiri. Une girl next door d’origine indienne qui compose plutôt fièrement avec les canons esthétiques de la vraie vie. Elle doit faire avec le stress de son boulot d’obstétricienne. Mais aussi gérer le poids de la figure du prince charmant. Sous les traits de Daniel Castellano. Prototype du celib’ new-yorkais bien classé sur Tinder. Médecin. Quarante ans. Brun ténébreux d’origine italienne à la De Niro. Divorcé, brillant, pragmatique et assez simple à capter grâce à sa double monomanie : la pizza et les Yankees. Comme elle colorie frénétiquement sa vie avec sa passion pour la pop culture, Mindy va tenter de pulvériser le cynisme bien ancré de son potentiel amoureux. Une confrontation forcément électrique qui fera aussi bouger les lignes. Deux visions opposées qui répondent à une même question. En 2021, où en es-t-on avec le prince charmant ?

Marianne Levy
« Girls ». 6 saisons. OCS
« The Mindy Project ».  6 saisons. MyCanal
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