Isabelle Spaak, Florence Billet
iconoclaste
ic.verge
février 2019
190 p.  17 €
ebook avec DRM 12,99 €
 
 
 

l e   c  r  i  t  i  q  u  e   i  n  v  i  t  é 

Jean-Claude Vantroyen (Le Soir) a choisi
« Une mère, etc. » de Isabelle Spaak et Florence Billet (L’Iconoclaste)

C’est la recherche éperdue d’une mère. Oh, Emmanuelle  en a déjà une, de mère : Madame  Laurens, bonne bourgeoisie, vouvoiement, messes et prières. Les Laurens l’ont adoptée quand elle était bébé. Elle le sait, Emma, mais là elle a un désir de mère, la biologique, celle qui lui a donné le jour en Colombie. Elle veut la retrouver, savoir pourquoi elle a été abandonnée. Elle négocie avec maman Laurens, qui lui laisse voir, battue par la volonté de sa fille, son dossier d’adoption. Où figure son acte de naissance et le nom de  sa mère biologique : Blanca Nohora Granados. Du coup, elle n’a de cesse de la trouver, la Blanca, quelque part en Colombie, de voir si elle lui ressemble, de lui poser des tas de questions…  Elle gagne la Colombie, fait le siège des institutions, engage même un détective, s’enfonce dans la jungle, n’hésite pas à aborder des prostituées et des dealers pour retrouver celle qui lui a donné le jour.

Cette histoire vraie est passionnante. On admire la pugnacité d’Emma , sa volonté implacable à retrouver sa génitrice, malgré les obstacles, les espoirs déçus, les conseils de la famille et des amis d’abandonner à son tour…. Il s’agit de retrouver sa mère, certes, il s’agit en même temps de s’émanciper, de devenir femme à son tour, de pouvoir traiter d’égal à égal avec Blanca en Colombie comme avec maman Laurens en France, il s’agit de devenir une personne. Et cela ne se fait pas à travers les crises et les larmes mais à travers la fermeté d’avancer, jour après jour, vers le but qu’on s’est fixé. Et là, l’écriture d’Isabelle Spaak colle remarquablement à l’histoire vraie vécue par Florence Billet, qui se cache derrière Emmanuelle. L’écrivaine belge qui vit à Paris n’a pas changé de style pour aborder ce récit : comme dans ses romans, son écriture est précise, nette, sans aucun gras, sans aucun pathos, juste, tout simplement. Jusque dans son titre. Ce qui donne au livre toute sa force et son énergie.

Jean-Claude Vantroyen
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