Tatiana Arfel
José Corti Editions
merveilleux
janvier 2009
325 p.  19 €
 
 
 

librairie La colline aux livres illustration

illustration Brigitte Lanaud Levy 

« Une librairie où on ne se prend pas la tête, où on aime rigoler, lire et écouter de la musique ». Voilà comment dans un grand éclat de rire, Coline Hugel résume l’esprit de « La colline aux livres » créée au pays de Cyrano il y a vingt ans et qu’elle a reprise en 2007 . Située dans le vieux Bergerac, en face du marché couvert, cette librairie généraliste propose un coin café, des rencontres avec des auteurs et accueille tous les deux mois  un atelier d’écriture « Aleph écriture ». Coline Hugel, passionnée de littérature, est très attachée à ce que son enseigne soit en amont de la création littéraire. C’est elle-même qui nous reçoit pour nous livrer ses coups de cœur. 

Le roman français de cette rentrée littéraire qui vous a le plus marquée
Sorj Chalandon,  « Profession du père » (Grasset). C’est un auteur que l’on suit tout particulièrement à la librairie. Il écrit si bien. Et surtout il ne tombe dans aucun piège de l’autofiction, genre avec lequel j’ai beaucoup de mal. Après avoir lu son livre, je me suis dit que j’étais bien heureuse et soulagée de ne pas avoir eu un père comme le sien.

Le roman de littérature étrangère  que vous défendez plus particulièrement?
« 6 jours » de Ryan Gattis (Fayard). En un mot : grandiose. Un roman sur les six jours d’émeutes à Los Angeles en 1992. Très bien documenté, ce texte violent sur les guerres de gang est tout à fait passionnant. Un livre noir, mais non dénué d’espoir.

Et parmi les premiers romans 
« La maladroite » d’Alexandre Seurat (Rouergue). Ce livre m’a littéralement scotchée, à la fois par la qualité d’écriture, mais aussi parce que sur un sujet délicat, c’est vraiment réussi. Dans un même registre, très triste :« Camille mon envolée » de Sophie Daull ( Philippe Rey). Un beau récit sur le deuil.

Quel a été selon vous le grand livre de l’été 2015 ?
« Le miniaturiste » de Jesse Burton (Gallimard) Un roman formidable à conseiller, car on ne peut que l’aimer. Que vous soyez grand lecteur ou seulement amateur occasionnel, homme ou femme, jeune ou plus âgé, cette histoire qui se déroule à Amsterdam à la fin du 17e siècle ne peut que vous emporter et vous sortir totalement du quotidien.

Le livre emblématique de la librairie que vous défendez avec ferveur :
Pour ne parler que de moi, je vous citerai « Yegg » de Jack Black (Les fondeurs de briques). Un roman formidable sur les hobos, qui est sorti en 2007 quand j’ai ouvert la librairie . Je le défends depuis avec ardeur. Mais le livre qui fait unanimité chez nous c’est « L’attente du soir » de Tatiana Arfel (José Corti). C’est un premier roman qui entremêle trois histoires : celles d’un vieux monsieur, dresseur de caniche dans un cirque miteux, et qui est en fin de vie ;  d’une femme grise qui compte les choses pour tenir ses angoisses à distance et d’un enfant sauvage qui a grandi dans une déchetterie. Un immense moment de lecture.

Une brève de librairie
Nous sommes mitoyens d’un magasin de vêtements pour seniors. On a très régulièrement des personnes âgées qui franchissent le seuil de la librairie pour nous demander des bretelles ou des pantalons. Et on a beau leur dire que ce n’est pas là, bien souvent ils insistent. Ce qui donne des scènes cocasses.

Nous avons aussi un fichier de perles. Pas celles de nos clients, mais les nôtres. Et il y en a beaucoup, car la plupart du temps nous faisons des raccourcis qui prêtent à confusion. Quand par exemple, pour conseiller mon coup de cœur, je dis « Si vous aimez la beat, vous aimerez Yegg». Et je me reprends en ajoutant « beat generation, bien sûr » pour qu’il n’y ait pas d’équivoques.  Ou lorsque je vais chercher un livre de Genet pour un client alors qu’il me demandait un livre pour jeûner . On en a plein des comme ça.
Propos recueillis par Brigitte Lannaud Levy
Visitez les autres librairies invitées

La Colline aux livres
Place Louis de la Bardonnie
24100 Bergerac

 

 

 

 

 

 
 
partagez
partage par email