Frédéric Berthet
La Table Ronde
pet vermillon
janvier 2011
128 p.
 
 
 
Jan Valtin
Actes Sud
babel
avril 1999
894 p.  13,70 €
 
 
 
L'humeur vagabonde (Paris)

Humeur vagabonde
Illustration B. Lannaud Levy

 

Cette librairie très conviviale a été élue, et ce n’est pas une blague,  meilleur bar du quartier tant les rencontres qu’elle organise avec les auteurs sont chaleureuses et surtout bien arrosées. Le premier avril de cette année, elle fête ses vingt printemps.
À l’origine de la création de la librairie, une histoire d’amitié qui dure encore.  Olivier Michel, Denis Gorret et Pascal Garel prennent le pari d’ouvrir dans un arrondissement de la capitale très populaire – en dehors du Montmartre idéal-  une librairie généraliste à qui ils donnent le nom d’un roman d’Antoine Blondin. Et ils entendent bien que ce qualificatif de généraliste soit porté haut et fort par toute l’équipe. Leur librairie se veut ouverte à tous, autour d’une offre aussi large que sérieuse sans se prendre au sérieux. Leur crédo est que les visiteurs lecteurs puissent se sentir bien chez eux, libres dans leur lieu d’échanger ou pas. Et que chacun puisse laisser vagabonder son imagination et son humeur.

 Votre livre coup de cœur de l’année passée à qui vous continuez de donner votre soutien
« Souviens-moi » de Yves Pagès (L’Olivier). En 270 brèves, insolites, douces ou brutales, Yves Pagès joue de cette formidable forme narrative que constitue la mémoire. Dans un apparent désordre, les liens sont tenus par une écriture acérée entre humour et tristesse. Yves Pagès offre une jolie suite aux livres de Georges Perec « Je me souviens » et de Joe Brainard « I remember ». Tous ces petits riens de toute une vie qui forment un ensemble d’une grande cohérence dans lequel chacun peut piocher et surtout se projeter. L’auportrait de l’auteur devient alors le portrait du lecteur lui-même.

Le livre que vous défendez depuis toujours avec ferveur
Il y en a deux. Le premier je ne le connais pas depuis toujours. Publié en 1988, il est resté très longtemps épuisé.  C’est « Daimler s’en va »  de Frédéric Berthet dans «  La petite vermillon » (La Table ronde).  Un roman de la vitesse par un auteur au talent fou, trop tôt disparu. Il a gardé un cercle restreint d’admirateurs fanatiques de son œuvre inachevée. Ce texte raconte l’histoire des derniers jours d’un détective privé assez insaisissable « dont les affaires ne marchent pas très fort ». Seul roman qu’il ait écrit, il se lit d’une traite pour être aussitôt relu.

Le second est « Sans patrie, ni frontières » de Jan Valtin (Babel). Un livre mythique sur la flambée révolutionnaire des années vingt-trente. L’autobiographie de ce marin, capitaine communiste-allemand qui fut agent soviétique du Komintern durant l’entre deux-guerres. Arrêté par la Gestapo en 1933 il sera interné dans les premiers camps de concentration et échappera à l’enfer. Pourchassé par la Guépéou, il s’exilera aux États-Unis. Un témoignage magnifique sur les désirs et volontés pour changer le monde et des déceptions qui ont suivi.

Le livre à qui vous auriez donné un prix littéraire l’automne dernier
« Le soleil » de Jean-Hubert Gailliot  (L’Olivier). Le roman érudit d’un auteur intelligent, mais sans doute trop discret pour émerger dans le brouhaha des prix. Pourtant cet ouvrage brillant s’articule autour de jeux littéraires des plus séduisants.

 Le livre que vous défendez en ce printemps.
« Les impudiques » de Philippe Adam (Verticales). Un auteur qui affectionne les formes brèves. Après les gagnants du loto de « Jours de chance » en 2011, il recueille sous forme de fragments, les témoignages de personnages  fictifs sur leurs pratiques sexuelles. Cette variation littéraire autour de la libido nous fait franchir la ligne rouge de la sexualité, mais de façon très drolatique voire bouffonne.  Avec un sens aigu de l’observation des autres, nourri de tendresse et d’humour même quand il s’agit d’aborder les stupeurs de la misère sexuelle.

Une brève de librairie
Notre librairie BD/jeunesse est juste sur le trottoir d’en face. Et certains clients très attachés à « L’humeur vagabonde » pensent que c’est un concurrent. Ils ne traversent pas la chaussée bien que l’ouvrage qu’ils cherchent soit là-bas, de peur de nous être infidèles. Du coup, ils préfèrent, disent-ils « le commander chez nous ». Et nous de leur expliquer « mais là-bas, c’est aussi chez nous !»

Propos recueillis par  Brigitte Lannaud Levy
Visiter nos autres librairies invitées

L’ Humeur vagabonde
44 rue du poteau 75018 Paris
01 42 23 23 15
https://www.facebook.com/pages/Librairie-LHumeur-Vagabonde/425961930899707

Humeur vagabonde jeunesse
43 rue du poteau 75018 Paris
01 42 23.08.98
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