La tour abolie
Gérard Mordillat

Albin Michel
août 2017
504 p.  22,90 €
 
 
 
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La tour abolie

G.Mordillat n’est plus à présenter, et sa « fibre sociale » n’est pas prête à se déliter.
Cette fois l’action se passe dans la Tour Magister , qui relève le défi de Babel : elle tutoie le ciel sur 38 étages et s’enfonce dans 7 sous -sols au cœur même de La Défense . C’est là que siège un important groupe d’assurances mondial.
Cette tour est une allégorie de notre société hiérarchisée, et du 38ième directorial on descend de milieu social jusqu’aux bas -fonds de la société, .Le sous sol -7 est d’ailleurs nommé celui des rats, c’est un abîme de misère, où il faut se battre pour survivre . « Heureusement » y sont entreposées les poubelles du self de l’entreprise qui permettent au moins aux plus démunis de se nourrir un peu.
Jusqu’au jour ou un ambitieux directeur adjoint imagine une salle de fitness dans ce sous sol. Viendra le moment d’arroser les restes d’eau de javel .
Révolte donc, et pas en demie-teinte chez Mordillat.
Une cinquantaine de personnages traversent ce roman cinglant et en particulier Nelson, un cadre supérieur du 38ième qui à la suite de son licenciement sombre dans la misère et la folie, et Peggy, hôtesse d’accueil pimpante et appréciée, qui elle, dort dans un sous-sol dans sa voiture en compagnie de son frère, complètement illuminé mais à priori pas dangereux.
Les dirigeants ont eux aussi des vies privées pas toujours faciles, et restent crédibles même si le trait de l’auteur est acéré .
Vers le milieu du livre , des pages entières de vocabulaire insane, je n’aime pas trop l’idée que la misère fasse des malheureux des êtres comparables à des animaux.
Les dernières pages se terminent en feu d’artifice salvateur ,quelques lignes seulement pour ne pas désespérer de ce monde.

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