Les rillettes de Proust et autres fantaisies littéraires
Thierry Maugenest

Hugo et Compagnie
janvier 2010
106 p.  13,20 €
 
 
 
 Les internautes l'ont lu
coup de coeur

Nobel de littérature, mode d’emploi

Dans ce petit bouquin très sympathique, il est question de rire et écrire, puisqu’on y donne de judicieux conseils à quiconque entend se lancer dans l’écriture. Trop d’amateurs s’y sont perdus ou ridiculisés pour que l’on ne prenne pas au sérieux les mises en garde affichées. En jeu ici, comme nous l’annonce l’auteur, rien moins que le titre fort convoité, et rarement mérité, de
« grantécrivain ». Parmi la cinquantaine de recommandations précieuses, citons celle qui rappelle la nécessité de relire à haute voix ses phrases, car certaines d’entre elles, une fois prononcées, peuvent dévoiler un second sens malencontreux, qui ruinerait à coup sûr tous vos effets. Pour s’en convaincre, on relira l’Abbé Pellegrin, qui martèle fâcheusement que « l’amour a vaincu Loth » – oui, ça fait beaucoup – ou Corneille et son Polyeucte, qui proclame solennellement, le pauvre, que « la même ardeur me brûle, et le désir s’accroît quand l’effet se recule ». Dommage, ça commençait bien… Et quand il s’agit de donner un titre à son chef d’œuvre, si l’imagination n’est pas au rendez-vous, pourquoi ne pas s’inspirer de ceux qui ont déjà fait leur preuve, moyennant bien sûr une habile réorganisation de leurs lettres ? Là encore, les exemples ne manquent pas.
« Roulements de mon lit » (Lettres de mon moulin), « Les brise-lames » (Les Misérables ). « Le Cochon bellâtre » (Le Colonel Chabert). De Marcela Iacub ? Mais non, voyons, on a dit
« grantécrivain »…

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