Martin Eden - édition collector
Jack LONDON

10 X 18
litt etrangere
novembre 2017
480 p.  9 €
 
 
 
 Les internautes l'ont lu
coup de coeur

Lire « Martin Eden » c’est se faire emporter, dès les premières pages, par l’écriture de Jack London et plonger dans la Littérature. C’est en lisant de tels romans que l’on se dit qu’il y en a de bien agréables, avec lesquels on passe de bons moments, mais qu’ avec London, on change de registre.

Martin Eden est âgé de 19 ans lorsqu’il rencontre la jeune Ruth Morse, 22 ans. Lui est issu d’un milieu ouvrier : il a dû très tôt travailler pour gagner sa vie, il a été marin et a bourlingué un peu partout. Elle est issue de la bonne bourgeoisie et termine une licence en littérature.

Martin Eden tombe fou amoureux de Ruth en laquelle il voit un ange . La jeune femme le trouve gauche, la force physique qu’il dégage l’attire et la révulse tout à la fois. Martin n’a qu’une ambition : devenir écrivain. Toutefois, il n’a que peu d’instruction malgré une grande intelligence et une infatigable volonté d’apprendre.

Ruth va l’aider, le guider dans sa formation qu’il fera de façon tout à fait autodidacte, dévorant des ouvrages empruntés à la bibliothèque. Or, Martin doit gagner sa vie, il s’embarque à nouveau pour de longs mois, puis travaille à un rythme infernal dans une blanchisserie, ne s’accordant que 4h de sommeil par jour pour grapiller du temps pour lire et écrire.

Car Martin Eden est habité par ce besoin d’écrire, il est certain de devenir écrivain ; il ne peut pas faire autrement. En philosophie, on dirait que c’est son « Telos » tout comme un gland sait qu’il va devenir un chêne.

Si les intentions de Ruth, au départ, étaient de former, de façonner un peu ce jeune prolétaire, elle va vite s’apercevoir qu’il est plus intelligent que bon nombre des jeunes hommes qu’elle connaît et elle succombera à son charme. Les parents MORSE donneront leur accord pour des fiançailles de deux ans, ceci dans la plus grande discrétion.

Martin Eden se lance à corps perdu dans l’écriture, met plusieurs fois ses biens au clou pour pouvoir poster ses manuscrits. Il vit dans une extrême pauvreté alors que pendant ce temps, sa fiancée l’exhorte à accepter un emploi de bureau chez son père afin d’avoir une situation. Or, Martin ne peut renoncer à ce qu’il est.

Il va alors découvrir les travers, les mensonges, l’étroitesse d’esprit de la bourgeoisie. Ses yeux se dessillent, sa bien-aimée perd son statut de déesse ; les fiançailles sont rompues.

C’est au moment où il n’attend et n’espère plus rien que le succès arrive. Martin Eden devient un auteur célèbre et adulé. Mais lui n’a qu’une question qui le ronge inlassablement : où étiez-vous quand je mourais de faim ?

» J’étais le même ! C’était à cette époque que j’ai écrit ces ouvrages ! Et maintenant vous me gavez quand alors vous m’avez laissé mourir de faim, vous m’avez fermé votre maison, vous m’avez renié, tout ça parce que je ne voulais pas « chercher une situation ». J’étais le même, tout ce que j’ai fait était déjà fait. A présent, vous vous interrompez respectueusement quand je vous parle, vous vous suspendez à mes lèvres, vous buvez avec admiration la moindre de mes paroles (…) Je suis le même qu’alors, quand vous me rouliez dans la boue, sous vos pieds. »

Si vous n’avez pas encore lu ce magnifique roman, faites-le sans tarder.

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