Il est difficile de s’improviser critique d’art et plus encore d’art contemporain. Je ne voudrais pas faire partie de ceux qui passent à côté d’un Picasso ou d’un Rothko en déclarant qu’un enfant pourrait faire la même chose. Pourtant, face à ce « Carnet » d’Eric Cantona, ça me démange. Mais je résisterai à la tentation. D’abord parce que, de fait, je ne suis pas critique d’art, ensuite parce que Cantona est beaucoup plus costaud que moi et surtout parce que ce serait insulter les enfants qui, eux, ont le sens du ridicule. A l’évidence pas Cantona. Ce qui nous vaut environ 80 gribouillis noirs assortis de haikus aussi puissants (cf le titre de ce papier) qu’un penalty tiré par un cul de jatte.
Sur une radio, une journaliste a demandé à l’auteur : « Pourquoi une maison aussi sérieuse que Flammarion a pris le risque de publier un tel livre ? » C’est effectivement une bonne question. Gageons que si Cantona s’était appelé Dupont La Joie, l’humanité aurait été privée d’une grande œuvre…