Bug
Enki Bilal

Tome 1
CASTERMAN
bilal
novembre 2017
88 p.  18 €
ebook avec DRM 12,99 €
 
 
 
 La rédaction l'a lu

La petite bête qui monte

Un bug, c’est comme un grain de sable. La mécanique s’enraye, le numérique s’arrête. Avec ce nouvel opus, Bilal déclare la fin d’un monde. Dans Bug, les Data, cette masse d’informations contenues dans notre quincaillerie informatique, disparaissent. Au lendemain du 13 décembre 2041, nous retournons dans les années 1960, avec la douloureuse obligation de vivre sans artifices électroniques.

Dans Bug, le héros se nomme Kameron OBB. Il a quitté sa femme avant de reprendre son poste sur Mars et ne jure que par sa fille Gemma. Cosmonaute multinational, il pilote des navettes pour le compte de « Life Dust one ». Seul survivant de sa navette, l’équipe de secours décèle en OBB un bug, revêtant la forme d’un insecte. Bilal établit le parallèle entre ce jeudi noir, date de la disparition totale des données et ce corps étranger. Cet insecte, traduction littérale de bug, aurait asséché l’ensemble du réseau. Par conséquent, OBB serait devenu le récipiendaire du Web tout entier, le transformant ainsi en Zeus futuriste, un surhomme. La science-fiction prend le chemin du polar. En 2041, la France est présidée par une femme, noire, avec des cheveux bleus. Selon elle, OBB incarne une espèce de disque dur de l’humanité, l’homme le plus convoité, source des pires folies. Tandis que le chaos du sans numérique se répand sur la planète, les services secrets des grandes puissances s’affrontent aux systèmes organisés à grande échelle – une originale mafia vénitienne ou encore des néo-califats islamistes – pour récupérer OBB.

On ne présente plus Bilal, dont le champ artistique s’étend au-delà du neuvième art (peinture, cinéma). Le soin apporté aux planches jure parfois avec la forme des phylactères et le lettrage, moins abouti. Créateur d’ambiance, sa vision post-soviétique synonyme de chaos et son incessant questionnement en font un auteur fantastique et universel, mais froid. Soumission à la technologie et montée en puissance des radicalismes, Bilal critique et recompose notre présent.

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 Les internautes l'ont lu
coup de coeur

La tache

Enki Bilal nous transporte dans un monde où le tout numérique est devenu la mémoire collective.
Les cerveaux ne sont plus utilisés, les médecins, les pilotes et tout autres employés ne sont plus que des exécuteurs. Plus de savoir faire en 2041 !
Un homme en apesanteur au dessus de la Terre est visiblement investi par un « bug » et porte en lui la mémoire du monde. Son rapatriement devient la priorité de plusieurs nations, organismes et sociétés…

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