Marie Curie
Laura Berg

Illustrations de Stéphane Soularue
Editions Naïve
septembre 2015
96 p.
 
 
 
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Après Hannah Arendt et Maria Sibylla Merian, les éditions Naïve poursuivent la mise en avant et en couleur de la vie des grandes figures féminines historiques. Cette nouvelle sortie concerne donc Marie Curie.

Petite biographie rapide : née Maria Salomea Sklodowska à Varsovie le 7 novembre 1867. Elle grandit dans ce qui sera plus tard la Pologne mais fait encore à cette époque partie intégrante de l’empire russe. C’est donc sous le joug russe et la peur de la répression qu’elle reçoit l’éducation russe et parallèlement l’éducation polonaise grâce à des professeurs et des parents qui lui transmettront la fibre patriotique qui ne la quittera jamais et la volonté de s’émanciper par le savoir.

En 1891, elle rejoindra sa sœur à Paris pour poursuivre ses études de physique à la Sorbonne. En 1893 elle décroche sa licence mais hésite à rentrer en Pologne. En 1894 elle rencontre Pierre Curie qui la convainc de rester définitivement en France. Ils poursuivent ensemble leurs recherches et leur vie personnelle. La première sera couronnée d’un prix Nobel en 1911 (puis un deuxième, fait unique pour une femme ! et ce ne fut pas chose gagnée d’avance puisque pour le premier prix Nobel, c’est son mari Pierre qui a du écrire au Prix pour demander à ce que sa femme soit pleinement associée au prix qui lui était d’abord décerné individuellement) et la seconde par un mariage et deux naissances. Marie Curie mourra en 1934 des suites d’une leucémie consécutive aux nombreuses expositions aux radiations auxquelles Marie Curie a soumis son corps au cours de ses recherches.

Ce qui ressort de cette bande dessinée (et qu’on d’ailleurs voulu mettre en avant les auteurs, force est donc de constater leur pleine réussite) n’est pas le souhait de mettre en avant une figure féministe même si certains faits de vie auraient pu inciter les auteurs à le faire mais bien le côté profondément humaniste que Marie Curie partageait d’ailleurs avec son mari. Les auteurs reprennent d’ailleurs un extrait d’un discours de Pierre Curie au cours duquel il s’interroge sur l’utilisation de leurs découvertes mais se déclare pleinement confiant en l’homme qui saura en tirer le meilleur (la suite prouvera que l’homme est capable de tirer le meilleur comme le pire de toutes les situations).

Les auteurs soulignent aussi l’activisme de Marie Curie pendant la première guerre mondiale qui aura mis en place des services de radiologie mobiles, qui aura participé à la formation des médecins du front pour qui la radiologie n’était pas quelque chose de commun.

Marie Curie brille particulièrement pour son patriotisme (que ce soit vis-à-vis de son pays natal ou de son pays d’adoption), son enthousiasme, sa passion, son humanité et son humanisme, sa foi dans la recherche.

Une collection Naïve de grande tenue dont la qualité et l’intérêt ne se dément pas de parution en parution.

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