Jean-Michel Frank
Laurence Benaïm

Grasset
avril 2017
352 p.  24 €
ebook avec DRM 16,99 €
 
 
 
 La rédaction l'a lu

L’art de démeubler

Admiré par Yves-Saint Laurent pour sa décoration du salon de l’hôtel particulier des Noailles, Jean-Michel Frank est un décorateur d’intérieur d’avant-garde des années 30. Son credo ? « On peut aménager très luxueusement une pièce en la démeublant ». « L’élégance, c’est l’élimination », explique sa biographe Laurence Benaïm, qui explore le destin de cette figure mythique des arts décoratifs que le Tout-Paris se dispute. Elsa Schiaparelli, Jean Pierre Guerlain, le Vicomte et la Vicomtesse de Noailles, Nelson Rockfeller, Lucien Lelong , Louis Aragon, ne jurent que par lui. Précurseur du minimalisme, il dépouille les murs et les meubles, exclut la couleur, préfère le beige ou l’ivoire, utilise des matériaux nobles, le gypse, le galuchat, la marqueterie, ou ordinaires comme le plâtre, la toile de jute, ou la paille. Il débarrasse leurs appartements des bibelots, tapis et autres tableaux pour adopter la simplicité parfaite de son mobilier. En 1924, il rencontre Jean-René Guerrand à la tête de la maison Hermès et invente le fameux point « piqué sellier », qui habille les meubles de cuir avec cette fameuse couture. Né à Paris en 1875, fasciné par Marcel Proust, juif, homosexuel, fantasque, opiomane, il se suicide d’un building new-yorkais en 1941. Avec la sensibilité qu’on lui connaît, Laurence Benaim, fait revivre ce personnage romanesque à souhait.

 

 

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