Tu seras un raté, mon fils ! : Churchill et son père
Frédéric Ferney

Editions Albin Michel

260 p.  17 €
 
 
 
 La rédaction l'a lu

« Tu seras un raté mon fils »

Si vous avez envie d’embarquer dans une page de l’Histoire du 20e siècle menée tambour battant, « Tu seras un raté, mon fils » est pour vous.

Enlevé, vif, ce livre vous emporte aux côtés de Winston Churchill, « du bouledogue roux de l’enfance » à la tête brûlée des champs de guerre en Inde, en Afghanistan, en Egypte ou encore en Afrique du Sud jusqu’à l’engagement politique qui le mènera au pouvoir. Une existence mouvementée qui n’est pas évoquée selon les codes classiques de la biographie – Frédéric Ferney s’y refuse, se disant le « scribe » de Churchill  – mais en un portrait brossé en courtes séquences emblématiques.
Pour l’auteur, Winston était méprisé par son père. Lord Randolph, mort prématurément de la syphilis, n’était que lazzis et quolibets pour son rejeton qu’il tenait pour un fieffé bon à rien. Le fils n’aura de cesse de démentir le jugement paternel. Il bravera tout pour recueillir ne serait-ce que l’attention de son géniteur qui, même disparu, pèsera lourdement sur sa vie. Et Churchill deviendra ce héros qui en 1940 exhortera les Britanniques à un combat sans merci : « We will never surrender. »

Mauvais garçon, gentil garçon, ou « ver luisant » comme il parlait de lui, qu’importe. Churchill est au courage et à la ténacité ce que Gandhi est à la non-violence : un mythe mais un mythe très incarné, plein de fureur, de bouillonnement, d’intelligence et ce que l’on sait moins, d’un désespoir dont Frédéric Ferney rend compte avec grand talent.

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