La Fille derrière le rideau de douche
Robert Graysmith

traduit de l'anglais par Emmanuel Scavée
Le Livre de Poche
février 2014
472 p.  7,60 €
ebook avec DRM 16,99 €
 
 
 
 La rédaction l'a lu

Pour les fans de Hitchcock

Tous les fans de Hitchcock en général et ceux de « Psychose » en particulier, devraient se précipiter sur le récit de Robert Graysmith, « La fille derrière le rideau de douche ». Ou, comme le sous-titre le laisse entendre, « Comment le meurtre le plus célèbre du cinéma est devenu réalité. » Plusieurs histoires s’entrecroisent. D’abord celle du tournage du film. Après deux échecs (« Le Faux Coupable » et « Sueurs froides »), Sir Alfred se lance dans ce nouveau projet qu’il finance de ses propres dollars. Immédiatement, la scène cruciale (celle où Janet Leigh se fait poignarder) et qui va devenir l’un des instants mythiques du cinéma, pose des problèmes: d’abord celui de la censure, très à cheval sur la nudité. Difficile de prendre une douche en tailleur. Celui de la doublure, ensuite: la star Janet Leigh, récemment mariée à Tony Curtis, n’a pas envie de devenir l’attraction de tous les mâles du plateau en se déshabillant, même si ce n’est pas complètement, devant les caméras. Cette doublure s’appelle Marli Renfro. Elle est belle, elle est rousse, elle affiche à peu près les mêmes mensurations que Janet et n’est pas farouche. Elle a déjà posé nue pour des magazines. Le film se déroule le mieux possible, c’est immédiatement un succès critique et public. Mais ce que Hitchcock n’avait pas prévu, c’est qu’il deviendrait une source d’inspiration pour un tueur en série appelé Sonny. Il n’avait pas imaginé non plus que la réalité rejoindrait la fiction et que, des années plus tard, Marli Renfro se ferait assassiner.

Depuis toujours, un peu comme le détective de « Laura » d’Otto Preminger, Robert Graysmith, un journaliste américain, est fasciné, hanté même par ce film et par ce qu’il a provoqué. A la manière d’un privé de la grande époque, il mène une enquête qui le conduira à une surprise de taille. Alors, si vous aimez le cinéma des années cinquante, si vous aimez Hollywood, si vous aimez Hitchcock, ET si vous aimez aussi les polars, vous allez vraiment vous régaler.

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