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Cécile Delarue

Plein jour
janvier 2020
360 p.  20 €
ebook avec DRM 12,99 €
 
 
 
 La rédaction l'a lu

Les désenchantés de L.A.

Ça commence comme une comédie romantique hollywoodienne. Une Parisienne rencontre un garçon au moment où il s’apprête à s’expatrier à Los Angeles, pour tenter sa chance dans le cinéma –« l’industry », dit-on là-bas. Il l’invite à lui rendre visite, elle accepte. Neuf ans plus tard, après un mariage et deux enfants, ils se résignent à quitter la Côte Ouest. Leur rêve américain s’est fracassé sur la réalité californienne où se loger coûte les yeux de tête, se soigner, n’en parlons pas, quant à s’insérer dans l’univers du 7e art, s’il y a beaucoup d’appelés, il y a très peu d’élus. Journaliste, auteure d’une enquête, « Black-out, les disparues de South Central », Cécile Delarue tient le journal d’un désenchantement, qui sonne comme un avertissement à ceux qui seraient tentés par l’aventure.

Elle pointe les codes de la société américaine, si différents des nôtres, qui vont d’une forme d’impudeur à un parfait puritanisme, en passant par toutes les extravagances. La fausse exubérance, le sourire figé et ostentatoire, « la culture du “Hurt my feeling”, où tu peux blesser les gens sans qu’ils osent t’expliquer pourquoi » donnent en permanence aux Frenchies « l’impression de marcher dans un magasin de porcelaine. » D’une plume enjouée, Cécile Delarue croque des tranches de vie quotidienne, où les enfants et l’éducation tiennent une place de choix. Ils s’étaient installés plein d’espoir dans l’Amérique de Barack Obama, de Joan Baez et de Steven Spielberg, ils découvrent celle des suprématistes blancs, des pro-life, du lobby des armes, des homeless et de la précarité. Pour finir, se retrouver dans celle de Trump achèvera de les faire fuir.

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