L'année du oui
Shonda Rhimes

Marabout
sante psy
janvier 2017
288 p.
ebook avec DRM 12,99 €
 
 
 
 La rédaction l'a lu

Dans la tête de Shonda Rhimes

Dans le monde de Shonda Rhimes, l’important est de se sentir vivant. De vivre tout en grand. Le meilleur comme le pire. D’être installé dans le premier wagon d’une montagne russe émotionnelle aux proportions inhabituelles même selon les standards d’un maxi parc d’attractions américain. Il suffit de s’être assis cinq minutes devant l’une des séries qu’elle produit pour la chaîne généraliste américaine ABC « Grey’s Anatomy », « Scandal » ou « How to get away with murder »… pour le constater. Ceux qui suivent religieusement chaque jeudi soir ses productions (la chaîne lui a carrément confié toute la soirée) peuvent probablement témoigner qu’ils auront découvert au fil des épisodes des émotions dont ils ne soupçonnaient pas l’existence.

Oui, mille fois oui !

Dans « L’année du oui », la créatrice la plus puissante de la télévision américaine raconte avec le coeur et dans les détails l’expérience qu’elle s’est imposée après un triste constat au soir du Thanksgiving 2013 : Shonda Rhimes n’avait plus le temps de dire « oui ». Débordée par ses obligations à la tête de « Shondaland », sa société de production. Elle décide alors de se défier et de dire « oui » durant toute l’année qui suit. « Oui » aux propositions qu’elle aurait auparavant refusées, terrifiée par sa timidité. Elle accepte ainsi de prononcer le fameux discours de fin d’études à Dartmouth, son université d’origine; elle accepte une invitation dans l’émission très en vue de Jimmy Kimmel… Elle dit « oui » aussi à des défis plus personnels et accepte d’affronter son obésité.

« Je suis une menteuse »

Comme elle dans le paysage audiovisuel américain, « L’année du oui » ne ressemble à rien de vraiment identifié. Il mêle des souvenirs, des conseils, détaille sa vision de la vie avec l’écriture si caractéristique de son auteure. Shonda Rhimes mixte constamment les petites choses du quotidien et la fantaisie. Comme une Mary Poppins diplômée en relations amoureuses et émotions fortes qui ne se laisserait pas avoir par le mirage de la candeur.

« Je suis une menteuse », affirme-t-elle dès la première ligne. « J’invente des trucs pour gagner ma vie ». Mais, on le sent, elle aurait pu écrire « j’invente des trucs pour comprendre la vie et/ou pour vivre ma vie ». Une obsession pour le storytelling née dans le placard de la cuisine familiale dans la banlieue de Chicago où, enfant, elle passait des heures enfermée, inventant des histoires avec des boites de conserve. Elle confie qu’elle n’avait pas d’amis. « Shondaland, le pays imaginaire de Shonda, est né quand j’avais onze ans ».

Ce qui frappe dans « L’année du oui » c’est l’acuité du regard que porte sur les relations humaines une femme qui n’a pas pour habitude de se laisser facilement approcher. Souvent drôles, toujours pop, un poil démagos, les pages de « L’année du oui » entrouvrent les portes de Shondaland. Les allergiques aux productions de la créatrice y puiseront sans doute des arguments pour critiquer ses séries. Les fans, eux, se régaleront.

 

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