L'odeur des planches
Samira Sedira

Editions du Rouergue
La Brune
mars 2013
144 p.  16 €
ebook avec DRM 11,99 €
 
 
 
 La rédaction l'a lu

La tête haute

La précarité est un sujet douloureux que l’auteure connaît bien. La comédienne a longtemps brûlé les planches et puis… plus rien. Lorsque le téléphone ne sonne plus, lorsqu’on ne se sent plus désirée, il faut bien avancer. Mais que faire quand on n’a vécu que pour le théâtre ? Samira n’a pas d’autres choix que de devenir femme de ménage et la honte la consume à petit feu. L’odeur des coulisses est loin, c’est cette fois l’odeur des autres, ses employeurs, qu’elle doit supporter. Fille d’émigrés algériens, elle se souvient de son enfance, de la souffrance de sa mère tant aimée débarquant dans une France à laquelle elle ne se fera jamais. Comme elle, Samira ne se sent plus à sa place. La culpabilité d’avoir échoué la ronge car c’était elle qui devait réussir, elle qui s’était intégrée. Malgré la violence des mots, malgré la cruauté des situations, une grande émotion se dégage de ce premier récit. L’auteure refuse de se voiler la face et se confesse avec honnêteté et sincérité. Une sincérité qui touche en plein cœur. On ne sait si Samira remontera un jour sur scène mais on espère vraiment qu’elle écrira encore.

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