CITE 19
Stephane Michaka

Pocket Jeunesse
octobre 2015
348 p.  16,90 €
ebook avec DRM 11,99 €
 
 
 
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coup de coeur

voyage passionnant avec Faustine cité 19 de stephane Michaka

Cité 19 est vraiment un roman original, on suit les aventures de Faustine jeune ado paumée élevée par son père gardien au musée d’Orsay. Elle passe son bac et elle est fascinée par le Paris des années 1900, elle se sent seule depuis la disparition de sa mère.Son père est retrouvé mort mais elle est persuadée que le cadavre qu’on lui a présenté n’est pas le sien. Elle trouve chez son père un prospectus sur une ballade dans le Paris historique et un rendez vous à 00h00. La voilà lancée sur les pistes de son père, mais rien ne se passe comme prévu et elle se retrouve parachutée dans le Paris d’Haussmann, à l’époque où la Tour Eiffel n’existe pas en plein 2nd Empire. Avec d’un côté le Paris bourgeois, huppé qu’incarne Echouard, le monde des journalistes du Petit Journal mais aussi le paris des bas fonds, des petites gens comme Manon brutalement assassinée. Les descriptions de l’époque des lieux, des jeux de pouvoir, sont impressionnantes. Comme Faustine on a l’impression d’être au cœur d’un voyage dans le passé. Mais tous n’est pas aussi simple sans en dévoiler plus pour vous laisser le plaisir de la découverte. La psychologie des personnages est intéressante, et Faustine évolue au cours de l’intrigue, devient plus complexe et le lecteur comme elle va de surprise en surprise au fil de l’histoire, ce qui est réjouissant. Le roman interroge sur la question de la liberté, de la violence, des rapports sociaux, de la domination. Il nous fait réfléchir sur les choix, le pouvoir de la technologie et la volonté de l’homme de tout maîtriser. On comprend rapidement que Faustine est un personnage particulier et on découvre au fur et à mesure son potentiel et les interrogations qu’elle suscite au sein de Cité 19. Le roman par sa construction habile et ses histoires dans l’histoire maintient le suspense et intrigue. Il ne se laisse pas enfermer dans le genre fantastique, historique et fantaisy, policier et c’est sa force. Il est à la fois précis dans ses descriptions, ses références historiques et original dans le monde qu’il crée autour de cité 19. L’imagination débordante de l’auteur et de Faustine sont un bonheur à suivre. J’ai aimé la complexité du personnage, sa facilité d’adaptation et comment on passe d’une ado ordinaire mal dans sa peau, à une enquêtrice puis un rouage important dans cité 19. Ce livre est bien construit, malin et finalement inclassable, il fait passer un bon moment de lecture, loin des codes. Il est addictif car ses chapitres courts qui alternent les points de vues et ils donnent envie de suivre le personnage principal et les personnages secondaires. J’ai apprécié le côté maternel de Sylvia, la menace de Zapruder, le sentiment de menace grandissant au fil de l’enquête et l’intérêt qui ne faiblit pas au cours de la lecture. Je suis totalement conquise par ce roman, un gros coup de cœur. Donc si vous voulez comprendre à quoi correspond cité 19, suivez les aventures et les rebondissements autour de Faustine et vous ne serez pas déçu par ce voyage dans le temps et au cœur de la cité. Avec ce premier tome très prometteur j’ai hâte de découvrir ce qui attend Faustine dans la suite du roman. Le 1er chapitre de la suite est d’ailleurs très prometteur.

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coup de coeur

Enorme coup de coeur!

L’histoire : A 17 ans, Faustine est ce qu’on pourrait appeler une adolescente à problèmes. Pendant une période, sa vie n’a été que violence, agressions, vandalisme, mais elle s’est prise ne main et tente maintenant de suivre le droit chemin, en cultivant une passion dévorante pour le Paris du Second Empire. Jusqu’au jour où la police vient la chercher pour identifier un corps, celui de son père. La police conclu au suicide, mais Faustine n’en croit rien, d’ailleurs, elle est même persuadée que ce corps n’est pas celui de son père. La disparition de Louis Treussart a-t-elle quelque chose à voir avec ces mystérieux tracts publicitaires proposant une immersion dans le Paris du XIXème siècle ? Faustine remonte la piste dans les rues de Paris, jusqu’aux tunnels du métro Cité où elle perd connaissance. Lorsqu’elle rouvre les yeux, elle se trouve toujours à Paris, mais 150 ans plus tôt. Cité 19 est une immersion totale dans le Paris du XIXème siècle. C’est un déluge de couleurs, d’odeurs, de tissus, d’argot. C’est toute une époque qui nous est racontée de manière simple, et passionnante, mais jamais indigeste. Le sol tremble sous les travaux du baron Haussmann, les cabinets de curiosités pullulent, la tour Eiffel n’est qu’à l’état de projet, les bonimenteurs déclament les nouvelles du jour pour les illettrés, l’absinthe coule à flots, l’Empereur Napoléon III est à la tête d’une France plus affamé que jamais. Sans s’en rendre compte, on en apprend à toutes les pages et sur tous les sujets, mais c’est surtout sur la vie du petit parisien que l’on en apprend le plus : les métiers, les habitudes, les expressions, les tabous, la mode. Stephane Michaka nous décrit les scènes de rues avec une telle aisance, qu’on croirait les voir se dérouler sous nos yeux. Faustine est une héroïne qui en impose. Le choc de ce voyage dans le temps dépassé, elle va vite s’adapter et comprendre comment le Paris du XIXème tourne. Elle réalise très vite, par exemple, qu’en tant que fille, on ne lui laissera pas être autre chose qu’une épouse, une couturière, une lavandière, ou pire encore une « sur le dos », pour reprendre le jargon de l’époque. Notre vision moderne de la société se retrouve alors confrontée à cette image de la femme objet, dominée par l’homme dans tous les aspects de sa vie, résignée à ne pas être plus que ce dont l’homme a besoin : une couturière, une cuisinière, une mère, un joli minois. Mais loin de se démonter, Faustine n’hésite pas à se travestir en garçon, devenant ainsi Faustin, et à décrocher un poste de journaliste dans l’un des premiers journaux à cancans de Paris. Lorsqu’un tueur en série sévissant dans les bas fonds de la capitale tue son amie, elle se lance à sa poursuite dans un jeu de déductions froides et logiques. Bref, un message féministe à travers une héroïne intelligente, rusée, pragmatique, têtue mais pas insensible, qui ne se laisse pas tourner la tête par le premier beau garçon venu, et qui refuse de se soumettre à l’ordre établi. Au fur et à mesure du livre, on s’imprègne de ce XIXème siècle, on s’y balade. La chasse au tueur en série nous accapare complètement, si bien qu’on en oublie la question principale : Comment Faustine a-t-elle atterri là ? La réponse nous vient passé la moitié du roman, dans un retournement de situation surprenant et intelligent qui nous tient en haleine jusqu’au bout et nous fait nous languir de la suite.

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