Le zizi des mots
Elisabeth Brami

Talents Hauts Editions
hors coll
d?cembre 2099
42 p.  13 €
 
 
 
 Les internautes l'ont lu

Avis: je recherche des mots à zézette

Ben oui, parce que beaucoup de mots ont un zizi de garçon. Comprenez qu’au masculin, un mot désigne un être humain mâle alors qu’au féminin il nomme un objet. Dingue mais vrai. C’est ce que pointe l’album pour enfants « Le zizi des mots »(Talents Hauts, 48 pages), dû à Elisabeth Brami, vingt-cinq ans de littérature de jeunesse au compteur cette année, et Fred L., illustrateur ayant débuté en 2008. 
Un sexisme langagier tellement quotidien qu’on n’y prête pas attention. Et pourtant, à tourner les pages de l’album mettant en face le même mot au masculin et au féminin, on se rend compte de l’exactitude de la thèse. Exemples: un chauffeur et une chauffeuse (= fauteuil), un marinier et une marinière (cfr Arnaud Montebourg), un mandarin et une mandarine (= fruit), un portier et une portière (= de voiture). En tout, ce sont vingt exemples qui nous sont montrés, à la fois pour s’étonner, pour rire et aussi pour débattre. Bien sûr, on peut objecter que certains exemples sont un peu tirés par les cheveux, surtout pour les non Français, un Limousin/une limousine (= voiture) par exemple, ou un Charentais/une charentaise (=pantoufle). Mais l’ensemble est plutôt drôle, édifiant et donne à réfléchir.

Deux exemples parmi les vingt repris dans l’album. (c) Talents hauts.

A toute thèse, son antithèse. Depuis que j’ai lu « Le zizi des mots », je tente en vain de retourner son propos, de trouver des mots qui au féminin désignent des femmes et au masculin des objets. Rien à faire, j’ai beau me creuser la cervelle, agiter mon cerveau, aucun ne me vient. Si vous en connaissez, merci de m’éclairer rapidement.

Enfin, pour prolonger cetalbum, l’éditeur propose un concours de dessinssur le même principe. C’est à lire ici.

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« Masculin = humain et féminin = machin! »

« Tous âges confondus, lecteurs et lectrices sont invités à s’interroger sur le sexe des mots d’une langue vivante bizarre où les mots assassin, témoin, faux-frère, agresseur n’ont pas de féminin, où l’on rechigne à féminiser les noms de métiers, ce qui produit des absurdités comme « Madame le président », où certains pensent que la pharmacienne est la femme du pharmacien, où il y a des hommes sage-femme, mais où le mot victime, lui, est toujours au féminin. »

Voilà un drôle d’album, enfin drôle, ça se discute ! Disons que son contenu interpelle, fait réfléchir. À travers un imagier, le lecteur – ou la lectrice – constate avec un sourire ou avec effarement – au choix – que la langue française serait – parfois – insidieusement sexiste. Élisabeth Brami ose un raccourci – discutable parce qu’il existe des contre-exemples mais qui pousse inévitablement à la réflexion – : « masculin = humain et féminin = machin ! ».
Les mêmes mots illustrés au masculin et au féminin défilent donc en miroir page après page, montrant la « supériorité » du genre masculin sur le genre féminin ( ce dernier désignant objets, fruits, fleurs, animaux..). Quelques exemples : un marinier / une marinière, un carabin / une carabine, un mandarin / une mandarine, un tribun / une tribune, un chevalier / une chevalière…
Fred L. marque les différences avec des jeux de couleurs et s’amuse à dessiner les personnages avec des visages grotesques alors que les illustrations des mots féminins sont, elles, « sérieuses ».
Cet album « militant », soutenu par Amnesty International, est à mettre dans toutes les mains à partir de 7 ans (ma fille de 6 ans n’a pas compris le double niveau de lecture et le vocabulaire est complexe).
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