L'été de Summerlost
Ally Condie

Gallimard Jeunesse
romans junior
avril 2017
304 p.  14,50 €
ebook avec DRM 10,99 €
 
 
 
 La rédaction l'a lu

Croire en ses rêves

Comment se reconstruire après un deuil ? Une question tragique qu’a souhaité aborder Ally Condie dans ce roman junior, en laissant s’exprimer Cedar, une adolescente raisonnable et mélancolique. Un an auparavant, son père et son frère sont morts dans un accident de voiture et la famille a décidé de passer l’été à Iron Creek, dans leur nouvelle maison de vacances. Dès le début, tout semble nimbé de tristesse. Chaque parole qu’ils prononcent, chaque geste qu’ils font leur rappellent inexorablement ceux qu’ils ont perdu. La souffrance s’est installée, et elle perdure. Un jour, en suivant le « Naze-sur-son-Vélo », Cedar découvre l’existence d’un festival de théâtre dédié à Shakespeare : Summerlost. Passionné, Léo entraîne bientôt sa nouvelle amie dans une aventure hors du commun, qui les bouleversera tous les deux…

Malgré le thème dramatique, ce roman n’est pas triste : l’écriture fine et sensible d’Ally Condie nous porte au contraire vers l’espoir et la délicatesse des sentiments. D’une simple course en vélo, l’auteur fait naître une amitié solide, qui aidera l’héroïne à surmonter sa douleur. Mais ce n’est pas tout : chaque membre de la famille porte en lui une volonté farouche de s’en sortir, de vivre, de rire. Au contact de Léo, Cedar réapprend à profiter de chaque instant, et c’est en enquêtant sur une actrice disparue qu’elle prendra conscience qu’elle n’est pas la seule à surmonter un deuil. Même s’il ne peut s’effacer, l’accident s’éloigne progressivement de leurs esprits : la peine est encore présente, mais moins vive, et les petits objets déposés mystérieusement sur le rebord de la fenêtre –et qui rappellent étrangement le frère disparu- finissent par ne plus déranger. Entre les lignes, l’auteur porte un message clair : celui de croire en ses rêves et de les poursuivre, coûte que coûte.

 

 

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