Modèle vivant
Carole Fives

L'Ecole des Loisirs
medium poche
mai 2014
94 p.  8 €
 
 
 
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L’adolescence en clair-obscur

« Je trépigne. Mais ça fait déjà quinze ans que je trépigne. Quinze ans à maudire cette enfance qui n’en finit pas, où les autres décident tout et toujours à votre place, sans jamais vous demander votre avis. L’adolescence est ce long tunnel avec au bout une infime lueur, si fragile, la majorité, l’âge adulte où je me promets de vivre, enfin, comme je l’entends. »
Cet été-là, celui de ses quinze ans, restera à jamais gravé dans l’esprit et marqué dans le corps de Carole. Une saison qui a illuminé son visage, fait chavirer son coeur, a bouleversé ses pensées et bousculé tout son être. Des sentiments violents envers sa belle-mère à la tendresse des caresses de son amoureux, de la colère rentrée à l’explosion de joie, d’un grand bonheur à la tristesse, une parenthèse radieuse recouverte d’un voile noire.
Les parents de Carole sont divorcés depuis des années, elle vit avec son père « dans le nord » de la France alors que son petit frère habite avec sa mère « dans le sud », à la frontière espagnole.
L’année scolaire arrive à son terme. Il est prévu que la fratrie se retrouve autour du paternel durant quinze jours dans le Loir-et-Cher, histoire de passer du bon temps en visitant quelques châteaux. Si la jeune fille est ravie de partir « en famille », elle compte bien faire changer d’avis son père sur son projet de déménagement et d’installation avec Josiane (la détestable belle-mère de Carole) à la rentrée.
Mais la haine ressentie pour Josiane va passer au second plan lorsqu’elle va faire la connaissance de José, un jeune homme à peine plus âgé qu’elle, un peintre qui n’a pas hésité à quitter le lycée pour se consacrer à son art. Elle le rencontre au bord d’une rivière, esquissant elle-même sur son bloc-notes quelques croquis… elle le regarde, il lui rappelle les tableaux du Caravage, si sombre et pourtant si lumineux… ce clair-obscur la fascine et l’impressionne.
Deux jours après cette rencontre, Carole doit repartir. Finies les vacances. Elle n’est plus la même. L’amour de José l’a transformée. Elle n’a qu’une envie, le revoir…
Un roman tour à tour rayonnant et grave sur l’adolescence, ses confusions et ses joies, sur l’art et la beauté, sur l’amour et la liberté, sur le deuil aussi. On ne peut qu’éprouver de l’empathie pour Carole et José, deux êtres terriblement émouvants et tellement « crédibles ». Roman d’autant plus poignant que l’histoire est en partie autobiographique.
Mon blog http://lesmotsdelafin.wordpress.com

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