Le Bonheur est un déchet toxique
Manu Causse

thierry magnier
avril 2017
273 p.  14,50 €
ebook avec DRM 8,99 €
 
 
 
 La rédaction l'a lu

La mort du père et le retour de la mère

À la mort de son père, Nathanaël n’a pas pleuré. Pas parce qu’il n’était pas triste, mais parce qu’il lui avait promis de ne pas verser une larme. Extrêmement proches, liés par une complicité rare, le héros et son père ont vécus tous les deux, sa mère s’étant volatilisée peu après la naissance du bébé. Jusqu’au bout, Nathan a accompagné son père, même à l’hôpital où ils lisaient des livres ensemble. Avant sa mort, son père avait même tout organisé : Nathan irait vivre chez sa tante avec ses cousins. Mais le plan ne se passe pas tout à fait comme prévu : après quinze ans d’absence, sa mère refait surface, demande la garde de son fils et l’obtient. L’adolescent est contraint de vivre à la campagne, de manger bio et végétarien…

Avec humour et finesse, l’auteur brosse le portrait d’un jeune adolescent touché par un deuil. Intérieurement, il hait cette nouvelle femme qui a réapparu dans sa vie, qui lui donne des ordres et cherche à l’éduquer. Au début, il refuse même de lui parler –il écrit des réponses sur des pancartes en carton pour communiquer-, cherchant en lui même à raviver ses souvenirs avec ce père qu’il adorait. En secret, dans sa tête, il parle encore avec lui, attendant encore de l’affection et des conseils.

Puis, peu à peu, les relations avec sa mère s’apaisent. Endeuillé, le passé le rattrape, et il doit faire face à sa nouvelle vie : Nathan grandit, s’éprend d’une fille, goûte aux premières soirées alcoolisées… Il apprend la tolérance, la bienveillance et l’écoute, et redécouvre aussi et surtout le sens de la vie, grâce aux actions engagées (écologiques, mais aussi politiques et sociétales) de sa mère, un thème très rarement traité dans la littérature jeunesse et qui pourra faire réfléchir les jeunes lecteurs. Abordant des thèmes actuels et essentiels, ce roman d’apprentissage se lit rapidement, facilement, mais avec un plaisir immense.

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