Le rêveur
Muriel Bloch, Christophe Merlin

Thierry Magnier Editions
octobre 2016
44 p.  20,50 €
 
 
 
 La rédaction l'a lu

Au pays des rêves

On dit souvent que la lecture aide à s’évader ; qu’elle vous emmène dans un autre monde, un autre pays, pour se sortir du quotidien et laisser place à l’imprévu, au merveilleux aussi, parfois. C’est précisément le dessein de ce conte, qui encourage le jeune lecteur à avancer vers l’inconnu, les chimères et le mythe, en suivant les pas d’un jeune garçon qui, depuis sa naissance, prédit l’avenir des autres en écoutant ses rêves et cauchemars… Dès le début de l’histoire, le « rêveur », comme tous l’appellent dans son village, est chassé : haï des habitants à cause de ses prédictions, il part alors à l’aventure. En chemin, il fait la rencontre de Tchinguli ; c’est désormais son seul ami, le premier qui commence à l’écouter vraiment. Car ce que confie le héros aux personnes qu’il rencontre est bien réel : ses rêves se réalisent sans cesse. Bientôt, l’équipe, au nombre de cinq, part à l’aventure et embarque sur un voilier…

Entre songe et réalité

À la manière d’un récit d’apprentissage, entre conte narratif et bande-dessinée, cet album ne cesse d’entremêler songe et réalité. Le lecteur part à la découverte d’un nouveau monde avec des personnages atypiques et attachants, en se demandant constamment si ce qu’il lit correspond à l’imagination du rêveur ou à son véritable voyage initiatique… Et la taille de l’album, qui permet d’offrir des tableaux remplis de détails et d’objets symboliques, rend la lecture encore plus distrayante. « Le rêveur » est aussi une formidable histoire d’amitié : les personnages semblent liés à vie. En voguant sous le même ciel, ils partagent les mêmes aspirations, affrontent les mêmes dangers, notamment un effroyable monstre marin qui rappelle sans conteste l’épisode d’Ulysse. À la frontière de l’onirique et du fantastique, ce conte nous laisse décidément bien rêveur.

Le blog de l’auteur est ici  

partagez cette critique
partage par email