Si tu ne vas pas l'école
Ingrid Chabbert, Séverine Duchesne

Frimousse
août 2017
32 p.  13 €
 
 
 
 La rédaction l'a lu

Je veux rester à la maison !

On ne connaît pas bien l’âge de Louis. Tout ce qu’on sait de lui, c’est que ce matin, il n’a pas envie d’aller à l’école : assis sur son lit dans la pénombre, bras croisés, yeux fermés, le petit garçon répond d’un ton autoritaire à sa mère, qui lui donne l’ordre de se lever : « Oh non, je ne veux pas y aller… je préfère rester à la maison ». Quel parent n’a jamais connu cette situation délicate, avant de partir travailler ? Quelle maman n’a jamais répondu à son enfant que « s’il n’allait pas à l’école, il n’apprendrait plus rien » ? Pour la maman de Louis, c’est alors l’occasion d’exposer ses hypothèses les plus farfelues : s’il ne va pas à l’école, « des racines pousseront sous ses pieds », ou « la grande sœur d’une sorcière viendra le garder »… Mais rien n’y fait : le petit garçon répond aux mises en garde par l’indifférence. Elle emploie alors les grands moyens : puisqu’il ne veut pas aller à l’école, elle le considère désormais comme un bébé, et ressort d’un vieux carton des habits, une tétine, un hochet, un biberon. Une situation grotesque qui ne va pas du tout plaire au héros de l’histoire…

Construit comme un long dialogue entre une maman et son enfant, ce court album aux illustrations colorées met une nouvelle fois en scène Louis, un petit garçon espiègle et effronté, à qui le jeune lecteur pourra s’identifier très facilement. Sur le ton de l’humour, mais sans aller jusqu’à la phobie scolaire, le récit aborde une thématique incontournable : l’appréhension de l’école. L’accent est évidemment mis sur le langage oral : les interjections se succèdent, et on laisse la part belle aux phrases non verbales, dans un souci de réalisme, de vérité. Et c’est bien en imaginant ce qui pourrait rassurer l’enfant -redevenir un tout petit-, qu’Ingrid Chabbert et Séverine Duchesne bousculent les codes et font fi des clichés. Au fil des pages, le jeune lecteur s’amuse beaucoup des menaces de la mère, qui montent en crescendo, et de l’indifférence puis de l’impertinence du héros malicieux, qui pourtant, n’aura pas le dernier mot.

 

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