Tout blanc
Marie-Sabine Roger

Casterman
albums casterma
octobre 2013
32 p.  13,95 €
 
 
 
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coup de coeur

Un album d’une infinie tendresse

On distingue d’abord de petites empreintes de pas dans la neige, en les suivant nous aperçevons une ombre qui avance lentement. Puis un ponton que l’on devine rouge, face à un lac gelé, attire notre attention. On lève alors les yeux et voilà que de gros flocons virevoltent dans le ciel, chahutés par le souffle du vent.
Le narrateur de cette histoire, l’ombre mystérieuse, termine son chemin au bout du ponton. Le paysage d’hiver qui s’offre à lui est d’une grande splendeur mais il a si froid qu’il n’ose plus bouger. La neige le recouvre tant qu’il a l’impression d’être un glaçon. Un petit point rouge se met alors à danser au loin. Il se rapproche de plus en plus de lui. Une silhouette se dessine doucement, est-ce un loup féroce, une fée jolie, un feu follet ? Un léger bruit se fait entendre, plutôt doux à l’oreille… Ce qu’il voit enfin l’éblouit : le sourire d’une petite fille, sa voix qui l’appelle, ses mains qui l’enveloppent… Une chaleur envahit son coeur et son corps, désormais.
Cet album est empreint d’une infinie tendresse. L’écriture de Marie-Sabine Roger donne la part belle aux sensations et à l’onirisme, quant aux illustrations de Sylvie Serprix, elles sont à couper le souffle. La plume de l’une et le trait de l’autre se mêlent merveilleusement.
Elles jouent sur les oppositions : le blanc immaculé et le rouge écarlate, le froid de la neige et la chaleur de l’âtre, l’immobilité du narrateur et les mouvements de la fillette, le lointain et le proche, la peur et l’apaisement, la petite ombre et l’immensité du décor, le nébuleux et la clarté, la solitude et l’amitié, la tristesse et le bonheur.
Le suspense quant à l’identité de ce petit « Je », est savamment entretenu au fil des pages. Le voile se lève avec délicatesse à la toute fin.
Les images sont des tableaux et les mots sont des poèmes. Un coup de coeur, forcément.
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