« Le poisson ne mange rien et ses nageoires pendent piteusement. Amélie a une boule dans l’estomac. Mais elle voudrait tellement garder le poisson pour elle. Elle s’assoit devant le bocal un long moment et regarde le poisson qui nage en rond tristement. La boule dans son estomac grossit. »
Alors que ses parents se prélassent au soleil, Amélie s’ est timidement assise sur le sable, au bord de la mer. À un rythme régulier, l’eau vient lui chatouiller les doigts de pieds mais elle ne semble pas très à l’aise. La grande bleue lui fait peur. Son immensité et sa profondeur l’inquiètent. Une main sur sa bouée, l’autre à proximité de son doudou canard, le visage fermé, les yeux fixes, elle n’ose pas bouger.
Un petit poisson arrive par surprise, et joueur, lui mordille un orteil. La fillette esquisse un sourire et son visage s’illumine. Il n’en fallait pas plus pour qu’Amélie se jette à l’eau. Le poisson a su la rassurer. Les deux amis s’amusent à toutes sortes de jeux, font des plongeons et s’éclaboussent, et ce, chaque jour.
Mais la petite fille a le coeur bien lourd le soir quand elle quitte son ami… Alors une idée lui vient : le lendemain elle arrive sur la plage tenant à la main un bocal. Très vite, le poisson se trouve à l’intérieur du récipient. Amélie est aux anges, ils seront désormais toujours ensemble, c’était son souhait le plus cher. Le poisson en revanche semble bien triste à tourner en rond. Le bocal est bien étroit à côté du grand large…
J’ai aimé les dessins crayonnés, la douceur des couleurs, l’expression des visages, l’amitié entre cette fillette et ce petit poisson argenté. Un album tout en délicatesse sur les limites qu’on s’impose et celles qu’on franchit avec une réflexion intelligente sur le dépassement de soi, le respect et l’écoute de l’autre, la liberté. Un coup de coeur, forcément.
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