Chronique d'une mort annoncée
Gabriel García Márquez

Grasset & Fasquelle
avril 2002
133 p.  7,05 €
 
 
 
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cette fatalité qui rend invisible

La puissance du livre : nous révéler ce refoulement permanent de notre propre mort, le monde entier l’annonce à l’individu, et lui seul s’en moque, occupé à sa trajectoire : « Le jour où il allait être abattu, Santiago Nasar s’était levé à cinq heures et demi du matin pour attendre le bateau sur lequel (…) » ; « et à six heures du matin tout le monde était au courant ». Mais l’individu est le seul être à ne pas être du côté du mort, d’ailleurs il se survit au travers d’une femme, il rentre chez lui pour mourir et il crie « Maman ! ». Nous avons tous pour la mort, « cette fatalité qui rend invisible », « l’expression errante des aveugles de fraîche date » ; la mort, c’est notre mauvais rêve malarien, un vert nauséeux qui semble n’avoir plus rien de végétal, et qui pourtant tend à notre arbre.

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