Verdict
Justin PEACOCK

Pocket
thriller
novembre 2015
448 p.  7,60 €
 
 
 
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Page-turner

Le thriller juridique (ou roman procédural) est un genre à part entière, dont j’ai par le passé raffolé. Justin Peacock signe ici un premier roman qui en reprend tous les codes, et se démarque par sa simplicité. Structuré en trois parties chronologiques (présentation des personnages et mise en contexte, préparation du procès, procès et conséquences), il s’attache au-delà du procès proprement dit à nous exposer la vie de deux avocats new-yorkais. Joël Devereaux est le produit de bonnes études dans une bonne université, il entre dans un grand cabinet, puis rétrograde en commis d’office, contraint et forcé. Myra aborde sa carrière en sens inverse, ce poste est tout ce à quoi elle peut prétendre vu son cursus, et un tremplin pour elle qui voulait au départ être actrice. Ils ne pourraient être plus différents et doivent collaborer sur un cas précis, qui leur permettra de montrer au lecteur les réalités sociales, morales, économiques et philosophiques de leur métier. Exempte de tout effet de style, l’écriture très réaliste est presque de l’ordre du documentaire, et on repose difficilement ce roman une fois commencé (un bon suspens, deux héros tourmentés). En revanche, je n’ai pas vu trace de « l’écriture magnifique » vantée en 4° de couverture, avec des choses comme :  » L’enfoiré, il est même pas mort, hein ? s’emporta-t-il. Si je l’avais buté, le jour où il sortait de l’hosto, il racontait toute l’histoire à ses petits gars, et eux, ils entraient dans le magasin et c’étaient eux, pas vous, qui me disaient de sortir dans la rue, et ils me démontaient la tête. » « De ma part, de tels sentiments, ce n’était pas bien. » Imputable à la traduction, peut-être. Ou pas, on est en permanence dans une grande sobriété lexicale et stylistique.

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