Ciseaux
Stéphane Michaka

POCKET
septembre 2013
211 p.  6,95 €
 
 
 
 Les internautes l'ont lu
coup de coeur

Ciseaux

Je cherchais une biographie de Raymond Carver et un ami m’a recommandé la lecture de Ciseaux… qui n’est pas une biographie! Enfin, si, c’est une « biographie subjective », c’est la biographie de R. Carver telle que l’imagine Stéphane Michaka.
Ainsi qu’il l’explique dans une ‘interview donné à biblioobs, Michaka s’est vraiment intéressé à Carver quand il a eu connaissance de l’intervention plutôt « musclée » de l’éditeur Gordon Lish dans l’œuvre de Carver. « Ciseaux » est né de ce désir de mettre en lumière le processus de création littéraire qui passe obligatoirement par le travail de réécriture.

Après s’être soigneusement documenté grâce aux nombreux témoignages des proches de R. Carver, Stéphane Michaka a retissé la vie du nouvelliste américain en entrelaçant vérité et fiction, avec une empathie qui m’a particulièrement touchée. Au fil de chapitres courts, l’écrivain d’aujourd’hui donne la parole à l’écrivain d’hier ainsi qu’à son éditeur et ses deux compagnes. Une écriture sobre met en valeur la vie quotidienne du nouvelliste américain, ses doutes, sa quête de perfection, son combat contre l’alcool et ses difficultés conjugales et littéraires.

Carver, je l’ai découvert il y quelques années, suite à une recommandation de lecture dont j’ai oublié l’auteur (qu’il ou elle veuille bien m’en excuser!) mais que je continue à remercier! J’ai tout de suite été fascinée par son univers et cette façon si particulière de tracer en quelques pages des portraits de personnages fragiles, bousculés par la vie. Lorsque j’ai appris ce qui s’était passé entre Carver et son éditeur, comme Stéphane Michaka, je me suis passionnée pour cette affaire de « coupures ». J’ai relu les nouvelles de Carver dans leur version intégrale, j’ai comparé avec la première édition. Je me suis moi aussi interrogée sur la nécessité de ce travail de « nettoyage », indispensable et douloureux à la fois. Et à chaque fois que j’en suis à cette étape dans mon propre travail, je ne peux m’empêcher, cliquant impitoyablement sur la touche « couper », d’avoir une pensée émue pour Raymond Carver !

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