Coyotes
Robert Crais

traduit de l'américain par Hubert Tézenas
POCKET
thriller
octobre 2014
434 p.  7,95 €
 
 
 
 La rédaction l'a lu

Un thriller musclé

Ils sont une poignée à ne jamais décevoir la planète polars et Robert Crais en fait partie. Dans le registre du thriller d’action musclé, son duo Elvis Cole-Joe Pike fonctionne comme un vieux couple inusable. Prêts à mourir l’un pour l’autre, le détective privé et le mercenaire cultivent même un rituel touchant, se ménageant toujours un tête à tête final pour mesurer la solidité de leur amitié et oublier tout le reste. Dans une précédente aventure, l’un des deux y est même allé de sa petite larme. Ici, plus symboliquement, Elvis et Joe sortent de cette sale histoire en nettoyant… leurs voitures respectives. On pourrait en sourire mais, sous sa plume, la séquence émotion du dernier chapitre glisse toute seule. Parce que, pour en arriver là, le romancier offre une intrigue crédible, une construction béton et une grosse poussée d’adrénaline…

Tout part cette fois de l’enlèvement d’un jeune couple trop curieux en plein désert californien. Le gang de ravisseurs réclame une rançon, la mère de la jeune femme met Cole sur le coup. L’affaire se corse très vite : les kidnappeurs sont des bajadores, des parasites qui s’emparent des clandestins venus du Mexique pour faire payer leurs employeurs ou leurs proches. Des repérages à la séquestration, cette nouvelle « sous-pègre » ne laisse rien au hasard. Pour parvenir à ses fins, elle ne recule devant aucune violence, aucune humiliation. Il en faut davantage pour retenir Cole et Pike, qui foncent sans l’ombre d’une procédure pour les freiner.

L’auteur ne se contente pas d’un simple compte à rebours ni d’une chronologie banalement linéaire. Jusqu’à l’inévitable affrontement, il brouille les pistes en situant chaque personnage central – Cole, les otages, Pike – dans un « temps présent » qui lui est propre. Naviguant de l’un à l’autre, il ajoute un niveau de suspense inattendu : entre flashbacks et bonds en avant, on se demande sans cesse comment les chapitres vont s’emboîter et à quel moment du récit on va retomber. Mécanique soignée, dialogues percutants, sens du visuel rôdé, autrefois, comme scénariste de série télé : dans le genre, la patte de Robert Crais est inimitable.

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