Dernier verre à Manhattan
Don Winslow

Traduit par Philippe Loubat-Delranc
Points
octobre 2013
422 p.  8 €
ebook avec DRM 7,99 €
 
 
 
 La rédaction l'a lu

Dans la ville qui ne dort jamais

« Les villes changent de sexe au coucher du soleil (…) De jour, Manhattan est un homme d’affaire en complet gris, volontaire et affairé. Le soir, Manhattan est une femme en robe de velours noir et collier de lumières étincelantes ». C’est l’une des déclarations d’amour de Don Winslow à sa ville. Et il y a en a beaucoup d’autres. Car New York est au fond le personnage central de ce roman noir, un théâtre prodigieux et parfois inquiétant, surtout lorsque les anciens agents de la CIA se retrouvent embourbés dans de sales affaires.

En 1958, le très élégant Walter Withers a laissé tomber son job d’espion. Après des années passées en Suède, il revient chez lui et devient détective privé dans ce New York qu’il aime plus que tout. Mais pas autant que sa fiancée, la chanteuse de jazz, Anne, rentrée avec lui aux Etats-Unis. Les deux tourtereaux roucoulent entre ballades à Central Park et boîtes de nuits dans le Village. Walter Withers n’en demande pas plus, jusqu’à ce que son patron lui propose de protéger discrètement un couple en vue. Et quel couple. Il est sénateur, séduisant, riche, candidat aux prochaines présidentielles et affublé d’un frère qui ne le quitte pas d’une semelle. Il s’appelle Joe Kenneally (toute ressemblance…) Quant à sa femme, Madeleine, c’est une ravissante jeune New Yorkaise, élégante et sensible. Il ne faudra pas longtemps à notre détective pour découvrir que le beau sénateur a une aventure. Il devra même servir de couverture au politicien volage. Mais la maîtresse de Joe se suicide quelques temps plus tard. Un suicide, vraiment ? La vie tranquille de Walter prend du plomb dans l’aile. Et ses réflexes d’agent secret réapparaissent comme par magie. Meurtres, complots, espionnage, on en a pour son argent. D’autant que Don Winslow fut, dans une autre vie, détective privé tout comme son héros. Mais l’écrivain sait aussi manier la langue et ses dialogues sont impeccables, et il a compris qu’un peu d’humour dans ce monde de brutes ne peut pas faire de mal !

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