Fugitive parce que reine
Violaine Huisman

Gallimard
Folio
janvier 2018
300 p.  8 €
ebook avec DRM 7,99 €
 
 
 
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coup de coeur

Un amour inconditionnel

Pour un premier roman , c’est une réussite, et je serai attentive à la sortie du second.
C’est en elle que V.Huisman a puisé toute la force nécessaire pour décrire sans concessions, son enfance en compagnie de sa sœur Elsa et l’amour inépuisable porté à leur mère tout autant que l’intensité de celui reçu.
Elles ont toutes deux vécu dans un milieu très aisé, ce qui malgré ce qui va suivre les a protégées des services sociaux qui auraient pu les séparer. Je m’explique.
Leur mère, Catherine, née dans les années 50 a passé dans sa jeunesse de nombreuses années en milieu hospitalier, elle voulait danser, et avec son énergie incroyable malgré une légère boiterie, elle parviendra à jalonner sa vie en ouvrant des écoles de danse.
Le gros problème est que Catherine est bipolaire comme on le dit maintenant, et ses crises iront de mal en pis malgré la naissance de deux filles adorées.
Cette jeune femme est d’une incroyable beauté, aimera beaucoup et souvent, changera de classe sociale, et c’est avec un homme fortuné qu’elle aura ses filles; elles sont follement aimées par leurs parents mais les crises qui sont souvent provoquées par la maladie de leur mère viendront à bout de toute vie dite normale. Parce que Catherine est extravagante certes, mange ses filles de baisers et les traite de salopes dans l’heure qui suit, mais garde toujours le sens d’une liberté qui lui échappe. En fait en 30 ans elle aura changé 7 fois de nom. Devenues adultes, ayant quitté tôt leur « nid », Elsa et Violaine se sentiront toujours responsables de leur maman et son décès ne mettra pas un point final au si grand amour qu’elles ont partagé.
Bien sur, on pense à D. de Vigan, à J. Levy qui ont aussi parlé de leur mère ; ici, c’est un ton différent, les mots arrivent dans un registre dur, certaines scènes sont pénibles, c’est Violaine qui raconte, et j’ai souvent pensé à cette phrase : »Ne me secouez pas je suis pleine de larmes ».
Un roman difficile à abandonner.

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