Il reste la poussière
Sandrine Collette

Le Livre de Poche
policier
janvier 2016
352 p.  7,90 €
ebook avec DRM 9,99 €
 
 
 
 Les internautes l'ont lu
coup de coeur

huis-clos en espace découvert entre roman noir et western

Patagonie, les gros fermiers ont poussé les petits vers des lieux arides. C’est là que vit la mère et ses quatre fils dans une ferme en ruine. Le père, selon la rumeur, est parti ailleurs ou il est mort. La mère, avare en tout, passe sa journée à beugler ses ordres. Elle les déteste, si elle avait su, les aurait noyés à la naissance, s’est caparaçonnée pour survivre. Eux, ils sont quatre, les jumeaux, le demeuré, et Rafael. Il a un prénom d’ange, mais les trois autres lui font vivre un enfer sur terre. Ils ne l’ont jamais accepté. La mère se tait, laisse faire et lui sait qu’il ne peut attendre d’affection ailleurs qu’auprès des animaux. Pourtant, ils restent ensemble, soudés par la haine, le travail, la ferme. Pourtant « la mère est la femme sacrée », jusqu’au jour où elle fait sa virée mensuelle, perd au jeu l’un des jumeaux. Il doit partir chez un gros éleveur. Alors, tout se dérègle. L’équilibre est rompu, puis se délite complètement lorsque Rafael, qui espérait tout arranger, revient avec un sac en cuir. Roman noir, western, ce livre m’a fait penser à « Avaler du sable » d’Antonio Xerxenesky, aridité, sable, vent… et à Faulkner pour la misère, la violence, le désespoir. Aux grands espaces répond le huis clos que l’auteur a installé dans la ferme sans espoir. L’écriture de Sandrine Collette est sèche, nerveuse, précise, sent la rage, la peur, la haine, le désespoir, le suint… puis folâtre, caresse lorsqu’elle raconte le voyage de Rafael (le seul à être humain), les paysages verdoyants, l’onde claire, la liberté, la tranquillité.

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