La bibliothèque des coeurs cabossés
Katarina Bivald

traduit du suédois par Carine Bruy
Editions 84
grand public
janvier 2015
512 p.  8,30 €
ebook avec DRM 7,99 €
 
 
 
 La rédaction l'a lu
on n'aurait pas dû

Guimauve pour soirées d’hiver

Evidemment, lorsqu’on vous présente un roman avec en accroche « de la même veine que » ‘Le Cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates » (de Mary-Ann Shaffer et Annie Barrows), vous foncez. Hélas, il faut bien l’avouer, malgré les efforts de la jeune romancière suédoise, l’histoire peine à captiver. La faute à des personnages un peu caricaturaux ? Ou à un scénario déjà vu ou lu des dizaines de fois ? Un peu des deux, sans doute, même si les références littéraires et l’amour authentique pour LA lecture et les livres font que l’on insiste. A mi-parcours de ce livre, dont on devine la fin sans trop se creuser les neurones, on se surprend quand même à sourire. D’un quiproquo entre les deux héros. Ou juste parce que, comme les bons vieux téléfilms du dimanche après-midi, notre esprit a parfois besoin de vagabonder et de se reposer d’une dure semaine. Suivre l’intégration de Sara Lindqvist, jeune suédoise, dans cette bourgade américaine de Broken Wheel où l’avait invitée une vieille dame (hélas passée de vie à trépas avant son arrivée !) ne demande pas beaucoup d’efforts. La construction avec flashbacks pour expliquer l’attachement, virtuel, de Sara et Amy emprunte beaucoup à la correspondance de « 84 Charring Cross Road » (d’Helen Hanff). Les atermoiements pseudo-amoureux de Sara (ah, le célibataire ombrageux et attachant, bougon et bon cuisinier, si si !), la galerie de personnages prévisibles (l’homosexuel mal dans ses baskets, la pseudo-cougar, la pieuse revêche, etc…). Mais, le tout fonctionne. Grâce à l’amour de la littérature dont l’auteure saupoudre ses pages. Ici une petite piqure de rappel sur tel ou tel livre grand public, là une réminiscence de classique (Mark Twain), parfois un clin d’œil à la littérature érotique. Un livre gentil que l’on aura plaisir à conseiller pour les longs trajets, les visites aux mamies liseuses qui s’ennuient en maison de retraite ou les copines en arrêt maladie. Et, croyez-moi, ce n’est déjà pas si mal que ça..

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