La petite fille qui aimait la lumière
Cyril Massarotto

POCKET
best
novembre 2012
282 p.  6,95 €
 
 
 
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nuit blanche

Lumineux, magnifique

Nous sommes dans un pays en guerre. Il y a huit ans, « les autres » sont arrivés semant la panique et la terreur, n’épargnant aucune vie humaine.

Il y a donc « les autres », je regrette juste un peu de ne pas savoir qui ils sont et pourquoi le conflit a commencé mais ce n’est pas le plus important.

Il y a aussi ceux « du dessous », des enfants, des ados qui se sont réfugiés sous terre, dans les galeries des égouts pour échapper « aux autres ».

Et enfin il y a celui que ceux du dessous appellent « l’ogre », en réalité un vieillard survivant cloîtré dans sa maison depuis le début du conflit.

Un jour il découvre et recueille une petite blessée. Elle ne parle pas, la seule chose qu’elle dit est lumière. Il décide donc de la nommer ainsi.

« Amour, espoir et résignation : les trois maux qui nous forcent à vivre. »

Tout est dit dans ces trois mots. Il était résigné depuis longtemps et voilà qu’il va revivre ce dur passé avec cette nouvelle relation qui naît et lui rendra amour et espoir.

La vieillesse, la jeunesse d’un enfant. Une relation merveilleuse qui va naître de deux générations opposées. Patience et amour pour l’un, Amour et confiance pour l’autre. Le monde du bien côtoyant le monde du mal.

Ce sont les ingrédients d’un livre très touchant, émouvant. Une écriture simple, fluide allant à l’essentiel ôtant toute superficialité. Un livre lumineux, véritable ode à la vie. Une relation qui se construit. Tout sonne juste, c’est authentique, prenant. L’émotion est très grande dans la lecture.

Je ne peux vous en dire plus de crainte de vous gâcher le plaisir.

MAGNIFIQUE, SUPERBE, un livre que l’on dévore.

Ma note 9.5/10

Les jolies phrases

Fataliste, elle allait se résigner à son sort quand un minuscule rouage se mit en marche en elle. Le petit élément en entraîna un autre, qui lui-même entraîna le suivant, de cette étrange mécanique naquit une bizarrerie : un espoir.

L’ordre des choses veut qu’en étant vieux, tout prenne le double du temps, on va deux fois moins vite ; mais quand en plus il faut mettre les deux pieds sur chaque marche, une montée d’escalier prend quatre fois plus de temps. C’est injuste, si l’on y pense : quand on a la vie devant soi, on fait les choses à toute vitesse, et quand le temps est compté, on perd celui qu’il nous reste à se mouvoir au ralenti.

Disons qu’aimer, c’est vouloir être avec quelqu’un le plus souvent possible, partager des choses avec cette personne, des rires, des conversations, de la tendresse, des petits riens ; surtout, c’est vouloir que cette personne soit heureuse, qu’il ne lui arrive rien de mal, jamais.

Amour, espoir et résignation ; les trois maux qui nous forcent à vivre.

Je m’étais résigné depuis longtemps, j’avais souvent attendu la mort. Mais à regarder cette petite fille allongée là, à remonter la couverture jusque sous ses pommettes rougies, à la voir sourire dans son sommeil et prendre un être imaginaire dans les bras, je me suis demandé si l’espoir n’était pas en train de renaître.

C’est étrange comme un coeur peut s’arrêter de battre, mais nous garder vivants encore.

Des ténèbres jaillit parfois la lumière.

Seul le compositeur peut créer sans son instrument car la musique se vit. Le peintre ne peut que peindre ou dessiner : il lui est impossible d’écrire des mots pour, plus tard, reproduire l’exacte image qu’il avait en tête ; l’écrivain ne peut qu’écrire : il ne peut dessiner ses mots, ni les sculpter ni les peindre ; alors qu’en musique, tout est différent.

Les autres n’étaient pas seulement un risque de mort, mais bien plus que cela, la promesse de vivre l’enfer sur terre ; d’autant plus que les vivants ne devaient plus être légion.

Faire des cadeaux aux gens que l’on aime, cela est aussi important que d’en recevoir ! Et cela fait autant plaisir, parfois plus, de voir la joie que l’on fait à l’autre en lui tendant son cadeau et en s’exclamant : « Joyeux anniversaire ».

Etre libre, tu sais, c’est d’abord ne plus avoir peur.

Dire sa mort avait tué un peu plus ma Lisa, mais aussi posé un pansement sur ma blessure. Les mots n’allaient pas me guérir – il est des blessures d’amour dont on ne veut jamais guérir vraiment -, mais je m’étais senti apaisé, déjà. Simplement en les prononçant.

Peut-on vraiment aimer sans avoir jamais dit son amour ? Peut-on vraiment haïr sans avoir jamais crié sa haine ? Prend-on la réelle mesure de nos sentiments et de nos émotions si on ne les dit pas ?

http://nathavh49.blogspot.be/2015/01/la-petite-fille-qui-aimait-la-lumiere_25.html

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