Le passé
Hadley Tessa

10 x 18
litt etrangere
avril 2019
380 p.  7,80 €
 
 
 
 Les internautes l'ont lu
coup de coeur

Comédie de moeurs à l’anglaise

C’est un bien joli roman que le premier roman traduit en français de cette romancière britannique ; C’est pourtant son sixième ouvrage.
Au cœur de la campagne britannique se retrouvent trois sœurs et leur frère; ils retrouvent la maison de leurs grands-parents , là où ils ont passé tant de vacances.
Mais ils vont devoir s’en défaire , chacun a sa vie et les ravages du temps se manifestent de plus en plus sur cette vieille maison . Une décision doit être prise.
Ils sont venus en principe pour 3 semaines.
Jusque là on se dit que l’histoire va ronronner, petites jalousies, rancoeurs, tout cela va remonter à la surface, c’est du déjà lu.
Sauf que, le frère, Roland, débarque avec une « étrangère » au groupe, Pilar, sa troisième et argentine épouse jusque là inconnue de ses sœurs, ainsi que de sa fille Molly, née d’un précédent mariage et que Alice, elle, débarque avec un beau jeune homme Kasim, fils de son ancien amant pakistanais.
Fran, la seconde sœur vient seule avec ses deux enfants, son mariage bat de l’aile. Et Harriet, l’ainée est restée célibataire et militante.
Ce qui aurait pu n’être qu’une réunion familiale ordinaire va être mis à mal par la présence de ces deux étrangers Pilar et Kasim, (qui, entre nous ont aussi leur lot de névroses), et s’achèvera prématurément.
Le roman est composé de 3 parties, le présent, le passé, l’évocation des grands parents alors qu’ils étaient encore vivants et que leur fille, mère du quatuor d’aujourd’hui était venue se réfugier chez eux lors d’une crise conjugale, et retour au présent.
L’écriture est efficace, parfois à la limite de la violence, mais c’est la discrétion, ne jamais insister, qui donne tout son pouvoir d’évocation à ce texte ; La campagne anglaise est racontée avec une incroyable beauté.
Tessa Hadley m’a fait penser bien sur à J Austen, à E. Bowen, à Yan Mc Ewan, même à E.Brontë .
Peut-être qu’un second roman traduit me ferait mieux connaître T.Hadley et à son style vraiment personnel, bien que ce mélange soit parfait.

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Le charme de la bruine anglaise

Beaucoup rêvent d’avoir une maison de vacances où toute la famille peut se retrouver. C’est le cas d’Alice, Harriet, Fran et leur frère Roland.

Ils ont hérité de la maison de leurs grands-parents dans un petit coin isolé de la campagne anglaise. Ils sont attachés à cet endroit où ils ont des souvenirs d’enfance et reviennent régulièrement y passer leurs vacances avec conjoints et enfants.

Cette année, toutefois les trois semaines prévues risquent d’être un peu différentes : il leur faut prendre une décision : vont-ils la vendre ou la garder alors que les frais d’entretien et de réparation sont élevés ?

Et puis Roland, qui vient de se remarier, va enfin présenter à ses trois soeurs, sa nouvelle épouse Pilar, Argentine, et avocate à Londres. Cette dernière n’a pas du tout le même style de vie, ni même vestimentaire que ses belles-soeurs qui la perçoivent un peu comme une intruse dans leur vieille maison remplie de souvenirs.

Car c’est surtout de celà qu’il s’agit dans « Le passé » : les souvenirs de leur fratrie, du couple formé par leurs parents, des règles de vie du grand-père qui était pasteur anglican, de la douceur de leur grand-mère, des moments passés à lire et ceux à parcourir la campagne avoisinante.

Le lecteur ne peut que constater qu’inexorablement les liens entre eux se sont distendus une fois devenus adultes et qu’ils ignorent réellement les hauts et les bas des routes empruntées par chacun d’entre eux. D’où un grand sentiment de solitude même si la maison est remplie.

Il faudra qu’un « drame psychologique » survienne pour rapprocher à nouveau les trois femmes, ressouder leurs liens et comprendre que rien ne dure jamais et que pour avancer, il faut savoir se délivrer du poids du passé.

Il ne se passe pas grand-chose dans ce roman : pas d’action folle, pas d’intrigue mais de beaux portraits d’adultes remplis de questions et de doutes séjournant dans ce cottage peuplé d’objets, de livres, de lettres les ramenant à leur enfance.

La lecture en est douce et tranquille…un peu comme la bruine tombant sur la campagne anglaise.

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