les Quatre saisons de l'été
Grégoire Delacourt

Le Livre de Poche
avril 2015
288 p.  7,30 €
 
 
 
 Les internautes l'ont lu
coup de coeur

Un petit bonheur de lecture

Je garde un beau souvenir de « La liste de mes envies ». , « On ne voyait que le bonheur » est toujours dans ma PAL mais je n’ai pas pu résister à ce nouveau récit et quel bonheur de le découvrir.

« Les quatre saisons de l’été » c’est quatre périodes de vie, quatre chemins de vie qui se croisent sans le savoir. Tout cela en passant par les quatre tranches de la vie : de l’adolescence à l’adulescence (15/20), la maturité (35 ans), le bilan de sa vie (55 ans) et au seuil de sa vie (75 ans). L’amour est une chose qui compte pour tous, on le recherche, on veut le vivre avec un grand A à tout prix.

Utilisant le langage des fleurs pour nous le conter, tout en délicatesse et avec un grand réalisme – j’ai adoré et été troublée par Jacinthe – Grégoire Delacourt nous fait vivre le dernier 14 juillet du siècle (celui avant la fin du monde annoncé) avec beaucoup de légèreté ou gravité c’est selon , tout cela bercé par la chanson de Cabrel « Hors saison ».

Les phrases sont mélodieuses et poétiques. C’est romantique sans être trop fleur bleue. Il nous décrit les relations hommes/femmes avec justesse et finesse.

J’ai adoré, une lecture rafraîchissante idéale pour l’été.

Un coup de ?

Les jolies phrases

Quand on s’aime d’amour, on peut se perdre, et je ne veux jamais te perdre.

Les larmes, ça nettoie, ça noie la douleur.

Mais je me suis vite rendu compte que les écrivains n’aiment que ce qu’ils écrivent, et non seulement les femmes de leurs livres, même si à la fin, au nom de leur petite tragédie orgueilleuse, ils s’en débarrassent toujours.

Un jour, il m’a dit que son père était comme les étoiles filantes : on les voyait, et puis soudain on ne les voyait plus ; ça ne voulait pas dire qu’elles s’étaient effacées, non, elles existaient, quelque part. Dans un monde sans nous.

On ne doit pas redonner vie à nos amours d’enfance. On doit les laisser là où elles sont : dans l’obscurité confortable de nos souvenirs. Là où les promesses ébauchées, les caresses imaginées, oubliées, la nostalgie des peaux, des odeurs, là où les rêves enfouis se bonifient et écrivent la plus belle des histoires.

Ces corps de rêve qui ne cessent de me rappeler, comme autant de gifles, de quoi, la cinquantaine passée, nous sommes privées ; de quoi, la vie, les enfantements, les années, le temps méchant et les douleurs secrètes nous ont dépouillées.

Les pages 131 à 133 sont magnifiques, elles m’ont particulièrement émue.

Les vacances, c’est ce moment d’enfance qu’on rattrape, où nous étions immortels, où nous allions ne jamais nous quitter.

La ville, comme le magasin, avait été bombardée et la reconstruction était lente et douloureuse, mais les fleurs et les rêves des hommes repoussent toujours.

Plus on se rapproche des choses, plus le mystère s’en éloigne.

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