L'Immeuble des femmes qui ont renoncé aux hommes
Karine Lambert

Le Livre de Poche
mai 2014
216 p.  6,90 €
 
 
 
 Les internautes l'ont lu

C’est le mois belge, mois de la parution du dernier roman de Karine Lambert, « Toutes les couleurs de la nuit » dont je vous ai déjà parlé (billet ici) Il me restait à lire depuis très longtemps perdu dans ma PAL son tout premier roman récompensé en 2014 par le prix Saga Café (prix du 1er meilleur roman belge) , c’est maintenant chose faite.

C’est un premier roman, léger à lire pour se vider la tête. Une couverture alléchante.

Cinq femmes vivent dans un immeuble bien particulier car il ne compte que des êtres du genre féminin, les hommes sont prohibés, c’est la règle éditée par la « Reine ». La seule exception c’est Jean-Pierre. Détrompez-vous, ce n’est pas un humain mais un chat !b

Le décor est planté; Rosalie, Giuseppina, Simone et Carla vivent chez Stella « La Reine » pour un loyer modeste à cette seule condition, pas d’homme à la maison. Elles ont en effet toutes renoncé aux hommes pour des raisons différentes que l’on découvrira au fil du roman.

Mais l’arrivée de Juliette, 31 ans qui occupera l’appartement de Carla partie en voyage, bouscule les habitudes de l’immeuble, elle n’a pas renoncé à l’amour, elle .

Une chose est certaine depuis son arrivée on ne parle plus que d’une seule chose : les hommes.

On va le temps du roman vivre dans cette ruche avec des personnalités fantasques, tendres, drôles, et découvrir les rêves et fêlures de chacune.

C’est un livre qui fait du bien. Lâchez prise tout simplement, laissez-vous emporter dans cette écriture simple, tendre remplie de jolies phrases;

Le livre par excellence à lire entre deux genres, l’idéal pour se vider la tête. Avec beaucoup de tendresse, un sujet qui semble léger mais qui nous fait tout de même penser à l’amour dans le temps, peut-on encore séduire en vieillissant ?

Avec beaucoup d’humour et de légèreté, une écriture qui a bien évolué.

Ma note : 8/10

Les jolies phrases

S’adapter au bonheur, c’est pas donné à tout le monde.

L’amour, c’est se jeter dans le vide.

Les hommes collectionnent pour lutter contre l’angoisse de mort. Ils ne peuvent pas mourir tant qu’il y a encore trois timbres ou une locomotive à acheter quelque part.

Le véritable amour, il est sauvage, ce n’est pas un jardin qu’on cultive.

Internet c’est pas la vie ! Comme si on pouvait trouver l’amour dans une boîte de sardines !

Il n’y a que sur scène que l’on peut danser tous les jours la même chorégraphie avec son partenaire sans tomber. Dans la vie c’est plus périlleux.

On ne remplace pas l’amour par autre chose. On remplace les illusions, l’attente, les turbulences, la dépendance, les déceptions, les thérapies de couple, le rien, par des choses agréables, à portée de main, qui ne disparaîtront pas au premier coup de vent, à la montée de sève, au printemps.

Une vie sans hommes, c’est une vie sans sel, sans sucre, sans piment, sans miel.

Tu sais, les pensées, c’est comme des insectes. Quand tu les entends voler, reviens à ta respiration. Il y a une oasis à l’intérieur de toi, elle attend que tu viennes t’y reposer, te défroisser.

Marcher, danser, tomber, vieillir ; la vie, c’est une succession de déséquilibres…

On ne fait pas un voyage, c’est le voyage qui nous fait, nous défait, nous invente.

C’est rare le bonheur. Parfois, il passe, il ne s’arrête pas toujours.

L’amitié, tu sais, c’est comme une écharpe très douce dans laquelle on s’enroule.

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La Casa Celestina

Comment choisit-on un livre? Dans le cas de ce roman, c’est son curieux titre qui m’a interpellé. Ensuite, Karine Lambert a reçu le Prix Saga Café du Meilleur Premier Roman Belge (2014). Dans ces conditions, j’ai décidé de glisser ce roman dans mon sac de plage et je ne le regrette pas. Karine Lambert nous raconte l’histoire de cinq femmes qui partagent un immeuble parisien; cinq femmes qui ont toutes renoncé au désir et à l’amour. Telle une ruche, elles évoluent autour de la propriétaire surnommée « la Reine ». Jusqu’au jour où Juliette, une nouvelle locataire, va venir bousculer les habitudes de l’immeuble. Il se dégage beaucoup de fraîcheur de cette fiction à la fois tendre, poétique et grave. La lectrice apprécie le style humoristique de l’auteure et son énergie débordante. Les locataires de « la casa Celestina » sont toutes attachantes: Guiseppina qui traîne sa patte folle, Rosalie qui vit dans son passé, la Reine en ancienne danseuse-étoile, Simone qui n’ose plus danser et Carla en voyage en Inde…chaque lectrice retrouvera une part d’elle même à travers l’histoire de ces femmes qui ont décidé de ne plus prendre le risque d’aimer. A noter les nombreuses références artistiques qui ponctuent intelligemment le roman et apportent leur lot d’émotions. Il ne faut pas croire que les hommes sont absents de cette fiction; bien au contraire. Ce petit roman, facile à lire, nous invite à la réflexion tout en souriant. Sophie Marie Dumont
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