M. Pénombre libraire ouvert jour et nuit
Robin Sloan

Points
février 2014
374 p.  7,95 €
 
 
 
 Les internautes l'ont lu

« Les livres : ennuyeux; les codes : youpi. C’est ça, les gens qui gouvernent Internet. »

Qui pourrait résister à un livre qui parle de livres ? Pas moi, en tous les cas, et si Mister Penumbra (quel dommage d’avoir traduit ce nom) n’est pas le roman du siècle, il est parfait pour titiller et ravir sa lectrice; la preuve ? Je n’ai pas pu résister au googlage de certains trucs, et j’ai franchement ri en tombant sur ceci : Did I mention that Sloan is clever? You’ll find yourself Googling “Gerritszoon” and “font.” (Yes, you will.) Hé ben ouais, d’accord, j’ai succombé (comme les autres visiblement), à voir maniées avec adresse l’invention pure et simple et la réalité la plus froide, on ne parvient plus très bien à démêler les domaines, et c’est BON ! Une narration toute simple, en fait plutôt un narrateur plein de bonhomie, Clay pourrait être notre voisin/fiston/collègue, il est les deux pieds dans son époque, débrouillard, malin et naïf à la fois, il a les bons potes au bon moment, sait en tirer partie, et nous embarque dans une aventure ultra sympa. Je ne tiens pas tellement à la présenter plus que ça, parce que les mots « société secrète », « vieux livres », « code », « cryptages » etc. sont très connotés « ringard et lourdingue » (et rebattu), or l’étincelle (jouissive) du roman se tient très exactement dans la modernité la plus technologique de son propos : Google comme si vous y étiez, la solidarité geek, la recherche et la conceptualisation de l’homme de 3012. Et ça fonctionne vraiment bien, il y a aussi (et surtout peut-être) le côté chaud et douillet d’une bande disparate, comme un jeu de rôle grandeur nature (j’ai pensé à Scoubidou aussi !), comme des gens très différents aux aspirations très éloignées qui se rejoindraient l’espace d’un court instant autour, finalement, des livres. Pas beau, ça ?

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