Mer agitée à très agitée
Sophie Bassignac

Editions 84
janvier 2014
219 p.  7,10 €
ebook avec DRM 7,49 €
 
 
 
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Mer molle à très molle

 « Mer agitée à très agitée »… plutôt calme plat, archi plat. Maryline Halloway est une de ces anciens mannequins vedettes, gloire des défilés de mode et des magazines féminins « dégageant un mystère agaçant et une beauté tenace ». Quant à William, son époux, il triomphait 20 ans plus tôt sur les scènes américaines, en star shooté à l’héroïne. Les Halloway c’est un petit peu comme si Claudia Schiffer avait épousé David Bowie et qu’ils étaient venus ouvrir une maison d’hôtes en Bretagne pour oublier leurs folies. Tous deux partagent leur quotidien avec Georgia, leur fille, une caricature d’adolescente, trop grosse, bourrée d’acné, la provocation à la bouche et qui ne déteste pas s’affubler d’un short « ras la moule ». Bref, toute cette jolie famille aurait poursuivi son petit train-train si un matin l’une des pensionnaires de Maryline et William, Miss Merriman, vieille « Bostonienne pur-sang » n’avait découvert sur la plage un cadavre, le corps d’une jeune femme revêtue « de fausses frusques hippies », un tatouage bleu de l’épaule au poignet. La police arrive très vite sur les lieux et qui est chargé de l’enquête….. Simon Schwartz, l’amour de jeunesse de Maryline qu’elle avait quitté pour les Etats Unis et dont elle ignorait qu’il était policier et qu’il habitait le même village qu’elle en Bretagne. Le hasard cousu de grosses ficelles par Sophie Bassignac fait bien les choses car Maryline et Simon reprennent la vie là où ils l’avaient laissée et redeviennent amants. Ah, il s’en passe des choses chez les Halloway et ce n’est pas fini. Débarquent chez eux les clients tant attendus, des Japonais, Osamo et Daito, le père et le fils, exportateurs de bols bretons à oreilles et acteurs de kabuki à leur temps perdu. Et tout s’accélère soudain…

Les personnages sont des esquisses de silhouettes. Afin que l’on comprenne bien que William est américain, l’auteur le fait parler très souvent en anglais, c’est inutile. Et chez Sophie Bassignac « l’amertume est une panne, l’amertume ressemble au surplace des rêves » quant aux journalistes « ils sucent les souvenirs ». Ce roman est surfait, peu crédible et sans aucun ressort psychologique.

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 Les internautes l'ont lu

Avis de tempête.

Le couple Halloway, Maryline et William, après un passé sulfureux et roch’nroll aux Etats Unis gère une maison d’hôtes sur la côte Bretonne.
Une vie calme et sereine leur permet tant bien que mal de se reconstruire en oubliant leurs démons.
La vie est ponctué par le va et vient des clients et leur principal souci est Georgia leur fille en pleine crise d’adolescence.
Tout va donc à peu près bien jusqu’à la découverte du corps sans vie d’une femme dans une crique à proximité.
Ce fait-divers bouleversera bien des vies à commencer par celle du commissaire de police chargé de l’enquête.
Ce livre n’est cependant pas un roman policier mais plutôt l’étude d’un couple et ses dérives.
Sophie Bassignac signe là un roman passionnant et brosse le portrait attachant d’une femme, Maryline, qui sous des dehors futiles n’hésite pas à se remettre en question pour aller au bout de ses rêves.

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Troubles et tourments

Dans une petite station balnéaire bretonne se trouve la ravissante villa Ker Annette, grande maison de famille devenue un lieu incontournable pour de nombreux estivants étrangers. Ses propriétaires, Marilyne et William ont aménagé cet ancien manoir familial avec des chambres d’hôtes. Tous deux ont passé vingt ans de leur vie à New-York. Elle était manequin international, lui était rock star. Rien de moins. Le monde dans lequel le couple gravitait a eu raison d’eux : un trop plein de sophistication, d’apparences trompeuses, de tapage, de paillettes… et une sévère addiction à l’héroïne pour William.
C’est dans cette villa que William a sevré son mal. C’est dans cet endroit familier (Marilyne y a passé toute son enfance) qu’elle se régénère jour après jour. La Bretagne, ce bord de mer, son ressac, ses criques sauvages, son air vivifiant, son soleil d’été bienfaisant, ses souvenirs d’antan… Un recommencement pour l’un et l’autre, et pour leur fille Georgia.
Une vie sereine et discrète rythmée par les allées et venues des hôtes de Ker Annette. Entre son activité d’hôtesse et ses promenades quotidiennes en vélo, Marilyne semble heureuse. William mène une existence on ne peut plus calme à écouter de la musique et à voir régulièrement ses amis. Quant à Georgia, la demoiselle est en pleine crise d’adolescence ; en colère contre tout et rien, agressive envers ses parents, s’habillant de plus en plus « court » et se goinfrant…
Mais par un jour de juillet, cet équilibre apparemment parfait va vaciller ; le cadavre d’une jeune femme est découvert sur la crique en contrebas de la villa Ker Annette. Le mystère autour de cette mort, la police qui s’insinue, un ancien amant qui resurgit du passé, les fréquentations pas très claires de William, les coquards de la femme de ménage, la disparition d’une bague, un jeune homme derrière ses jumelles, un énigmatique antiquaire, deux japonais et leur « zénitude », la découverte par Georgia de la sexualité, … autant d’événements qui vont se cristalliser autour de Marilyne et remettre en questions (et en cause) sa vie et ce qu’elle souhaite réellement en faire. Car jusqu’ici elle apparaissait comme une sorte de mère, qui faisait en sorte que tout se passe bien pour tout le monde. S’oubliant elle-même.
Sous une légèreté feinte, l’auteure nous parle du couple et de ses affres, de la monotonie, du temps qui passe, de l’adolescence, des rapports parents-enfant, de la vieillesse, de la mort, de l’amour aussi… à travers des personnages haut en couleur parfaitement croqués, et un portrait de femme (celui de Marilyne) fin et sensible.
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