NOTRE MERE
KOREN ZAILCKAS

traduit de l'anglais par Samuel Sfez
10 X 18
roman
janvier 2015
427 p.  8,40 €
 
 
 
 La rédaction l'a lu

Family life

Dans la famille Hurst il y a le père, Douglas, alcoolique ; la mère, Josephine, aimante à l’excès ; le fils un peu simplet, William ; Violet, sa sœur aux emportements excessifs. Et puis il y a Rose, l’aînée, ou plutôt l’absence de Rose puisqu’elle a fui le domicile quelques mois plus tôt. Sans laisser d’adresse. Lorsque l’histoire démarre, Will est à l’hôpital, poignardé par Violet sous les yeux de Josephine. Tour à tour, les voix de William et de Violet se font entendre. Aux explications confuses de Will répondent celles, plus claires, de Violet prise en charge par un service psychiatrique pour adolescents. Le jeune garçon ne se livre que sous le contrôle de Josephine, sa mère très présente. Etouffante, parfois, mais débordante d’amour pense Will qui ne sait plus comment, ni pourquoi Violet l’a attaqué. De son côté, Violet raconte (sans toujours être entendue), s’énerve, tente de comprendre ses dérapages. Le vernis de la famille modèle s’écaille. Les relations toxiques entre parents et enfants ou entre le père et la mère nous mettent mal à l’aise. Pas jusqu’à l’asphyxie, mais la tension distillée par la romancière ne faiblit jamais. Lorsque Douglas parle de son alcoolisme en présence d’une Violet médusée, la jeune fille commence à deviner quelle vérité, déstabilisante et terrifiante, pèse sur les siens. Une découverte dangereuse qui fera voler en éclats ce qui reste de sa famille et amènera l’adolescente à affronter sa mère. Koren Zailckas signe là une première fiction étonnante de maîtrise.

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