Nous revions juste de liberté
Henri Loevenbruck

J'AI LU - LIBRIO
avril 2015
384 p.  8,30 €
ebook avec DRM 5,49 €
 
 
 
 Les internautes l'ont lu

Partons pour les Etats-Unis, dans la petite ville de Providence.

Hugo, adolescent, vient de perdre sa petite soeur, écrasée par un camion. Sa mère est effondrée, vit repliée sur elle-même, son père ne s’intéresse plus à lui depuis longtemps si ce n’est pour le tabasser de temps à autre.

Renvoyé de son lycée, Hugo a été inscrit dans un lycée privé où dès les premiers jours, il se mettra à fréquenter la bande de marginaux de cet établissement. C’est une belle histoire d’amitié qui va démarrer et se renforcer autour de la mécanique et des motos.

Toutefois, arrivés à la vingtaine et après une énième bêtise qui risque cette fois de leur coûter très cher, Hugo et ses potes vont quitter Providence afin de goûter à l’indépendance et à la liberté. Seul, Freddy, meilleur ami d’Hugo et chef de la bande, refusera de les accompagner.

C’est à un road-movie que nous convie alors l’auteur : la traversée des Etats-Unis d’Est en Ouest, les larcins, la drogue, les codes, les us et coutumes des clubs de motards, les rixes.

La dérive sera telle que 3 cadavres joncheront la route de la bande des Spitfires. La liberté des années de route aura un prix, très lourd à payer.

partagez cette critique
partage par email
 
coup de coeur

Une virée avec votre nouveau meilleur ami

Vous connaissez cette impression de connaître depuis toujours une personne que vous rencontrez pourtant pour la première fois? Cette obligation de quitter un ami, de devoir lui dire au revoir alors qu’une boule au fond de la gorge vous empêche de prononcer le moindre mot et que vous êtes sûr de fondre en larmes si vous essayez malgré tout? Ce sentiment d’avoir vécu quelque chose d’unique, qui vous est tombé dessus sans que vous ne vous y attendiez et qui se révélera être le meilleur moment de votre vie? Ben voila, cette lecture, c’est un peu tout ça…

Je n’ai jamais posé le moindre bout de fesse sur une moto, je ne suis jamais partie à l’aventure plus d’une demi-journée, je n’ai jamais fumé le moindre joint (je n’ai jamais rien fumé, en fait, à part des cigarettes en chocolat quand j’étais gamine…). Mais Bohem, je l’aurais suivi n’importe où. Accrochée à sa taille, avec un livre dans ma poche arrière, l’horizon comme destination et les nuits à la belle étoile au pied de la bécane. J’aurais essayé de calmer Oscar, repris une bière et profité du soleil et des potes.

Dès les premières pages, une fois habituée un style très oral employé avec justesse par l’auteur, j’étais séduite, conquise, ferrée. Dès les premières pages, je me suis attachée à Hugo -dit Bohem- comme cela ne m’était plus arrivé depuis longtemps. Hugo que la vie n’a pas épargné malgré son jeune âge, Hugo le solitaire rejeté par sa famille, Hugo et sa scolarité chaotique, Hugo pour qui l’amitié et la moto compteront bientôt plus que tout.

Tout au long de ma lecture, j’ai eu le sourire, le vent dans les cheveux et sur la peau, les yeux qui picotent un peu, le cœur qui se serre, l’estomac qui fait un salto sous l’effet de la vitesse, et l’envie de les rejoindre. Je suis passée par toutes les émotions possibles, et je freinais pour ne pas les quitter trop vite, pour que la route se déroule un peu plus loin, pour que le voyage dure un peu plus longtemps. Roman d’initiation, ode à l’amitié, à la liberté, à l’envie de tout plaquer pour vivre la vie qu’on s’est choisie, il m’a fait vibrer pendant quelques trop courtes journées (je vous l’ai dit, je l’ai fait durer) de pur bonheur, avant de me filer une claque magistrale dans les dernières lignes. Je suis restée, je l’avoue, estomaquée, relisant la même phrase deux ou trois fois et sentant mes yeux se mouiller…

C’est une nouvelle facette du talent d’Henri Lœvenbruck que j’ai pu découvrir, après avoir été déjà très très emballée par Le testament des siècles et Serum (viiiiiiiiite ! la saison 2 !), et ce changement de genre s’avère être une totale réussite, avec ce récit plein d’émotion, de réflexion, d’amitié, d’humour et de vie, sur lequel souffle un grand vent de jeunesse et de liberté.

J’ai mis plus d’une semaine à le digérer, à m’en libérer, et je n’ai qu’une envie… : m’y replonger.

partagez cette critique
partage par email