Partir
Tina SESKIS

traduit de l'anglais par Florianne Vidal
Pocket
mars 2015
432 p.  7,95 €
 
 
 
 La rédaction l'a lu

Adieu ma jolie

Qu’est ce qui pousse une jeune femme à soudain tout plaquer pour un futur incertain? Emily a pourtant tout pour plaire: un mari aimant, un petit garçon de 2 ans qu’elle adore, une profession de juriste qui la comble. Cependant un matin, elle fuit sa douce existence de Manchester pour Londres avec l’intime conviction d’agir comme il se doit. Pourquoi?

Sans travail ni relation, avec quelques économies en poche, Emily rebaptisée Cat atterrit dans une colocation minable, éclairée par la seule présence d’Angel, sorte de sylphide, aussi attentionnée et lumineuse que kleptomane et cocaïnomane à ses heures.

Son quotidien médiocre aux antipodes de sa vie d’avant, Cat l’empoigne à bras le corps et s’y perd. Son passé, elle le tait, le travestit, surtout évite d’y songer. Il est si lourd, si violent, en particulier cette dernière épreuve, insupportable, qui a décidé de tout.

Le choix de disparaître, Tina Seskis, pour son entrée en littérature, construit autour de ce thème une intrigue brillante. Jonglant avec les différentes époques de son héroïne, maintenant tout au long du récit une tension sans faille, elle élabore un puzzle habile dont les pièces ne s’emboîtent qu’avec la révélation finale.

Toutefois et bien qu’il en possède les codes, « Partir » n’est pas un thriller pur et dur. Il a les résonances et la profondeur d’un roman noir qui conte la détresse d’une femme d’aujourd’hui aux prises avec un drame qui la broie. Sujet que l’auteur dépeint avec efficacité. 

Léger bémol en dépit de toutes ces qualités, quelques maladresses de langage.

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