Underground Railroad
Colson Whitehead

Traduit par Serge Chauvin
Livre de poche
août 2017
410 p.  8,20 €
 
 
 
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coup de coeur

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Apprendre la liberté

Colson Whitehead inaugure la rentrée littéraire étrangère avec toute une série de bons présages: une auréole de prix dont le prestigieux Pulitzer; une armée de parrains parmi lesquels les très populaires Barack Obama et Oprah Winfrey; une future adaptation au cinéma et toutes sortes de critiques élogieuses de la presse outre-atlantique et française. La réputation qui précède ce roman n’est pas usurpée. Ambitieuse et passionnante, cette histoire fictive d’un chemin de fer souterrain (« Underground Railroad ») qui aurait aidé les esclaves à échapper à leur maître et à leur destin nous plonge dans l’Amérique au bord de la Sécession entre le Nord et le Sud.

A travers le destin de Cora, dont la mère a réussi à s’enfuir alors qu’elle n’était qu’une enfant, Colson Whitehead nous raconte l’esclavage, et le chemin escarpé qui aboutira non pas à l’égalité (il faudra encore des décennies pour ça) mais à une certaine liberté.
Cora a grandi sur une plantation de coton dans la Géorgie au 19e siècle, maltraitée, violentée et violée plus souvent qu’à son tour. Lorsque Caesar lui propose de se sauver pour gagner le Nord, elle commence par refuser, tétanisée par la peur, avant d’accepter après une violence de trop. Mais elle ignore que va commencer pour elle un long et périlleux périple, qu’elle va être poursuivie par des gens dont chasser les esclaves est le métier, en rencontrer d’autres formidables qui risqueront leur vie pour leurs idées, emprunter ce fameux chemin de fer souterrain. Colson Whitehead signe un grand roman sur l’Amérique d’hier qui nous éclaire sur celle d’aujourd’hui.

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coup de coeur

Magistral et essentiel

Un très beau roman qui mérite largement prix et éloges. S’il dénonce l’esclavage et l’hypocrisie américaine à ce sujet, hier et aujourd’hui, l’auteur s’attache également à rappeler que les blancs ont volé les terres des Indiens. Leçon magistrale d’Histoire et d’humanité, le roman nous décrit des atrocités mais également des sentiments forts et cette volonté du peuple noir à survivre et à gagner, quoi qu’il arrive.

Un roman magnifique et sans concessions !

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Les racines du Mal

C’est un anti « Autant en emporte le vent » que ce roman .Nous sommes aussi dans les Etats -Unis du Sud au XIX siècle , l’esclavage tourne à plein régime , autant que la culture du coton.
L’auteur met en scène un train souterrain pour esclaves en fuite. Il s’agit en fait de materialiser les réseaux secrets de passeurs abolitionnistes qui, au péril de leur vie, ont réussi à faire passer quelques 100 000 esclaves dans les Etats du Nord.
Cora est une jeune esclave , elle est un « bien de famille » après sa grand mère , et sa mère qui elle , serait partie (sans sa fille ), et aurait peut-être réussi son évasion. Le chasseur d’esclaves Arnold Ridgeway n’ayant pas réussi à reprendre la mère ne s’occupera que mieux de Cora au cours de son évasion et des multiples péripéties qui en découleront.
C. Whitehead offre au lecteur une galerie de personnages détonante , il ouvre les coulisses sanglantes de l’Histoire américaine, et tout cela sobrement , mais , c’est très percutant.
On ne peut que penser à « Beloved » de Toni Morrison , et on se retrouve très souvent dans l’univers de Cormac Mc Carthy . Fascinant, même si la construction du roman ma semble un peu bancale : juste une humble toute petite remarque, parce que ce livre a obtenu 2 Prix majeurs aux U.S ,le Pulitzer et le National Book Award…rien de moins ; et c’est un fait rarissime.
L’Amérique est toujours en proie à des troubles raciaux, c’est peut-être une piqûre de rappel
qu’envoie l’auteur, et c’est aussi peut-être un esprit de repentance qui en fait un tel succés.
C’est un peu comme si A.Zeniter obtenait le Goncourt et le Femina en repentance du mal fait aux Harkis.

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coup de coeur

Ce roman fait partie de la rentrée littéraire et je l’attendais avec impatience. Il a obtenu le Prix Pulitzer, il est recommandé par Barack Obama.

L’underground railroad, littéralement « le chemin de fer clandestin », était un réseau de routes clandestines empruntées par les esclaves noirs américains ayant réussi à s’échapper et cherchant à trouver refuge, soit dans les Etats du Nord abolitionnistes soit au Canada.

Colson Whitehead donne vie dans son roman à ce chemin de fer puisqu’il en fait un réseau ferroviaire souterrain avec des gares cachées sous des granges.

L’héroïne de cette histoire, c’est Cora : jeune esclave de 16 ans travaillant sur une plantation de Géorgie avant la Guerre de Sécession. Elle vit seule, sa mère ayant fui il y a de nombreuses années auparavant.

A la fois témoin et victime des violences exercées par le propriétaire de la plantation et ses contremaîtres, elle accepte de prendre la fuite avec Caesar, récemment arrivé dans la plantation.

L’underground Railroad leur permettra de rejoindre tout d’abord les Etats un peu plus au Nord de la Géorgie et de mener une vie presque libre. Mais c’était sans compter sur la hargne et la rage du chasseur d’esclave Ridgeway, qui n’aura de cesse de la traquer.

Ce formidable roman nous fait découvrir, non pas la vie misérable dans les plantations (cela on le connaissait déjà) mais surtout les dangers encourus par les esclaves en fuite, les comportements des Blancs selon les Etats. On apprend notamment qu’en Caroline du Sud une politique de stérilisation systématique des femmes noires était mise en place…

En Caroline du Nord, c’est une « colline de Justice » qui est instaurée par les Blancs : tous le vendredis soirs ont lieu des pendaisons, les corps restent accrochés aux branches comme des fruits afin de servir d’avertissement à tout nouvel arrivant Noir… et à tout Blanc défendant la cause abolitionniste.

Je ne dévoilerai pas ce qu’il advient de Cora mais je vous invite fortement à lire ce roman puissant et passionnant et qui m’a fait me demander si les Etats-Unis avaient changé depuis cette époque…. A vous de vous faire votre opinion.

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