Une affaire conjugale
Eliette Abécassis

Le Livre de Poche
litt.generale
août 2010
312 p.  6,90 €
ebook avec DRM 8,49 €
 
 
 
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Règlement de comptes

Agathe et Jérôme sont mariés depuis 8 ans. Parents de jumeaux, ils sont aujourd’hui au bord de la séparation : elle stagne professionnellement, entièrement tournée vers ses enfants, il la délaisse et la trompe, au point qu’Agathe décide de demander le divorce. Commence alors une véritable guerre entre les futurs-ex-époux, déterminés à obtenir la garde des enfants mais aussi, et peut-être surtout, à triompher de l’autre.
Cette affaire conjugale ne m’a absolument pas enchantée. Face à tant de mesquinerie, d’égoïsme, d’apitoiement, de lâcheté et de facilité, je n’ai ressenti que de l’agacement. Aucune empathie chez moi pour Agathe, malgré la charge menée contre son futur ex-mari. Tout au plus de la tristesse pour les enfants qui, comme Max et Sacha, doivent vivre cette situation au quotidien, instrumentalisés et coincés entre des parents qui font passer le bien-être de leurs petits loin derrière leurs règlements de compte. Aucune empathie, vraiment, envers cette femme même pas fichue de comprendre que son mari lui prépare la même entourloupe qu’elle; non contente de ne pas deviner le piège, elle y saute à pieds joints, tout en continuant, elle, à tendre ses filets.
Le traitement me laisse sur ma faim. Voulant parler du divorce, de la difficulté à laisser en partie la garde de ses « bébés » (âgés de 6 ans…) à leur père, du phénomène du pervers narcissique, de la perte des illusions, l’auteur me donne l’impression d’aborder tout, mais rien en profondeur. Le pervers narcissique est ainsi abordé sous l’angle d’un discours théorique prononcé par une psychiatre, sorte de wikipedia assise derrière son bureau. Les relations avec l’entourage, les amis qui prennent parti pour l’un des deux partenaires, tout cela n’est vu que par les yeux de la narratrice, alors qu’un angle de vue plus large aurait apporté un plus, en nous épargnant quelques jérémiades au profit d’explications plus réfléchies sur le fonctionnement de ce fameux pervers. Et qu’advient-il finalement des preuves et des pièces amassées par les époux pendant les 3/4 du roman? Sur quoi se base le jugement rendu par le juge? Tout cela manque énormément de finesse; j’attendais beaucoup mieux de cette auteure dont j’avais auparavant apprécié « Et te voici permise à tout homme », bien plus joliment écrit.
Au final, je n’en garde que l’image, très dérangeante, d’un livre écrit pour se venger d’un ex-mari et d’un divorce difficile.

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