critique de "Une vieille maîtresse", dernier livre de Jules Barbey d'Aurevilly - onlalu
   
 
 
 
 

Une vieille maîtresse
Jules Barbey d'Aurevilly

Folio
mai 1979
544 p.  9,50 €
 
 
 
 La rédaction l'a lu
o n  l  a  r e l u

Un chef-d’Å“uvre immoral

« Tu passeras sur le cÅ“ur de la jeune fille que tu épouses pour me revenir ! » telle est la funeste prédiction de la Vellini, la « vieille maîtresse qui n’est même pas belle » au jeune Ryno de Marigny lorsqu’il lui annonce, après 10 ans de passion, son futur mariage avec la douce et belle Hermangarde. A sa publication en 1851, ce roman de Barbey d’Aurevilly fit scandale. Il faut dire que l’auteur y relate un terrible et cruel dilemme entre amour et passion, mâtiné de quelques accents démoniaques, sans oublier une incroyable scène d’anthologie à faire rougir la naïve héroïne de « Cinquante nuances de Grey » ! Que va choisir le jeune dandy ? Les sens ou les sentiments ? C’est là toute la force de ce classique méconnu qui vaut autant pour l’intrigue et l’écriture (certes parfois un peu datée) que pour la réelle modernité de Barbey d’Aurevilly dans son analyse psychologique (qui n’a pas pris une ride). A la lecture, on pense à un autre chef-d’œuvre « immoral », « Adolphe » de Benjamin Constant, mais ici le jeune Marigny est sincèrement épris de sa malheureuse épouse. Et cela change tout. Une invitation à découvrir toute la force dévastatrice de la passion que vous ne serez pas prêt d’oublier…

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