Va et poste une sentinelle
Harper Lee

Le Livre de Poche
octobre 2015
352 p.  7,90 €
ebook avec DRM 7,99 €
 
 
 
 Les internautes l'ont lu

Mi-figue m-raisin.

Comme beaucoup d’entre vous « Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur » – Prix Pulitzer 1961 est un de mes livres cultes. J’avais été séduite (mon avis est ici) et, lorsque l’été dernier est paru « la suite » -qui en réalité est le début – j’ai eu envie de le découvrir. Merci à Jostein avec qui nous avons fait LC de l’avoir fait sortir de ma PAL. J’avais perdu de vue un élément important. Cette « suite » a en fait été écrite bien avant « Ne tirez pas.. » et n’était au départ pas prévue à la publication, son éditeur lui ayant suggéré de la retravailler. J’aurais dû avoir cet élément en tête lors de la lecture, cela aurait sans doute modifier ma perception. Nous sommes vingt ans plus tard. Scoutt alias Jean-Louise travaille à New York, elle vient passer quelques vacances dans son village natal du Sud , Maycomb , nous sommes en 1954. Elle retrouve son père Atticus qu’elle vénère plus que tout. Il souffre de rhumatisme, devient vieux. Il a engagé comme associé Henry (Hank) l’ami d’enfance, amoureux, futur mari de Scoutt ? On retrouve aussi sa tante Alexandra, son oncle le Dr Finch, sa nounou et les personnages de son enfance. Sa jeunesse, il en est bien souvent question car Scoutt revient sur ses souvenirs. Moments agréables on retrouve l’ambiance de « Ne tirez pas… » mais à la longue… (Logique car le premier n’était pas encore publié) Atticus que Scoutt vénère, son héros, le défenseur des exclus, des opprimés et de la ségrégation raciale se retrouve dans le conseil des citoyens, dans des collectifs ségrégationnistes, proche du Klan avec des propos racistes. Elle se sent trahie. Son père était son idéal et aujourd’hui il est à l’encontre de ses principes. Elle voit le monde avec les yeux d’une femme libre pour qui en ville il est tout à fait normal de vivre avec les noirs. Elle ne peut accepter l’inacceptable, elle ne comprend pas et il faudra attendre le dernier chapitre pour comprendre les motivations de son père et quitter sa vision du monde de l’enfance, faire la part des choses. J’ai aimé retrouver l’ambiance, l’écriture de l’auteur même si elle est non aboutie, mais suis restée sur ma fin. Ma vision aurait sans doute était différente si j’avais abordé le roman autrement sachant qu’il était une oeuvre de jeunesse. A vous de vous faire votre avis. Ma note : 7/10 Les jolies phrases C’est juste que j’ai tellement peur de faire une erreur en épousant le mauvais type, un homme qui ne serait pas mon genre, je veux dire. Je ne suis pas différente d’une autre, et si je me mariais avec celui qu’il ne faut pas, il ferait de moi une mégère hystérique en un temps record. On commençait à se faire une vague notion de ce qu’était le droit uniquement lorsque l’heure était venue de le mettre en pratique. Ce que je veux dire c’est que, chaque fois que je rentre à la maison, j’ai l’impression de revenir au monde, et quand je repars de Maycomb, c’est comme si je quittais le monde. C’est idiot. Je ne sais pas comment dire, et c’est d’autant plus absurde que je deviendrais complètement folle si je devais vivre à Maycomb. T’occupe pas des affaires des autres tant que tu t’es pas occupée des tiennes. Je n’ai jamais ouvert les yeux. Je n’ai jamais pensé à regarder les gens au fond de l’âme, je n’ai jamais regardé que leur visage. Un homme peut trépigner de rage en secret mais être conscient qu’il vaut mieux répondre par la méthode douce plutôt que de laisser éclater sa colère au grand jour. Un homme peut condamner ses ennemis, mais il est plus sage de chercher à les connaître. A force d’être méprisé, Atticus, on finit soi-même par se croire indigne de vivre parmi ses semblables.

Retrouvez Nathalie Vanhauwaert sur son blog 

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