L'écrivain Public
Dan Fesperman

10 x 18
avril 2019
501 p.  8,80 €
 
 
 
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Passionnant !

Woodrow Cain menait une vie plutôt paisible dans sa petite ville d’Horton dans le sud des Etats-Unis. Marié à une belle new-yorkaise et père d’une petite fille, il s’était engagé dans la police et faisait équipe avec son meilleur ami depuis l’université. L’avenir lui semblait prometteur.

Jusqu’au jour où il découvre que sa femme le trompe avec son co-équipier, lequel est tué au cours d’une intervention. Le rôle de Cain dans cette affaire n’est pas très clair : est-ce lui qui a tiré ?

Le beau-père de Cain, un avocat associé dans un grand cabinet new-yorkais, obtient que le jeune homme soit muté dans la grosse pomme. C’est ainsi qu’en février 1942, Cain débarque à New York alors même que dans le port le paquebot Le Normandie, réquisitionné à la France pour le transport de troupes, est en feu.

Dès son premier jour de travail, Cain est désigné pour enquêter sur la mort d’un Allemand retrouvé sur les docks. Dès les premiers jours de l’enquête, le policier sera contacté par un étrange personnage qui se présente comme étant un écrivain public, au fait de tout ce qui se passe dans le quartier d’Yorkville.

Une plongée dans le milieu des Nazis de New-York, de la Mafia, des services de l’OSS (ancêtre de la CIA) nous attend au fil des pages : « A Yorkville, notre Kleindeutschland de l’Upper East Side, il règne un silence lugubre dans les rues depuis la déclaration de guerre. Pourtant, l’été dernier encore, ses résidents remplissaient les salles de cinéma qui projetaient des films de propagande nazie. Ils étaient des milliers à défiler dans 86th Street, le Broadway allemand, en arborant chemises burnes et croix gammées, et à entonner le chant de Horst Wessel. (…) Le type au chapeau mou, qui a promis un avenir si affreux à M. Cain, est peut-être un alarmiste,mais il ne se trompait pas : les ressortissants ennemis sont légion aux Etats-Unis. Les trois quarts des sept millions et demi de personnes qui habitent New York sont des immigrés de première ou de deuxième génération.Lorsqu’on est né dans un pays puis qu’on s’établit dans un second, et que ces deux-là deviennent ennemis mortels, comment affirmer honnêtement que nous jurons fidélité à l’un ou l’autre ? Ces questions là ne cessent de nous hanter. »

J’ai beaucoup aimé lire « L’écrivain public » et son contexte historique passionnant : on y découvre : l’implication des gangsters les plus renommés de l’époque dans l’effort de guerre au nom de leur patriotisme, leurs arrangements avec les plus hauts représentants de l’Etat Fédéral, la guerre qui a été livrée secrètement aux partisans d’Hitler sur le sol américain, dans le cas présent la ville de New York. Ce qui a pour moi éclairé d’un jour nouveau le roman « Tout ce que je suis » d’Anna Funder que j’avais lu à sa sortie en 2015.

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