Là où vont les morts
Liam McIlvanney

traduit de l'anglais par David Fauquemberg
Métailié Noir
bibliothèque écossaise
mai 2015
346 p.  20 €
ebook avec DRM 12,99 €
 
 
 
 La rédaction l'a lu

Un polar d’atmosphère

Dans la famille McIlvanney, je demande le fils ! Après William, le père (poète et écrivain, édité chez Rivages -notamment la série des Jack Laidlaw), le fils Liam signe son deuxième polar. Avec, comme chez papa, un personnage récurrent et la ville de Glasgow en toile de fond. Gerry Conway, journaliste baroudeur à l’ancienne, est de retour au « Glasgow Tribune » après un court exil (« Les couleurs de la ville », paru aux éditions Métaillié en 2010, campait le personnage). L’air est connu : la crise dans la presse, un média qui perd de plus en plus de lecteurs, une ville autrefois ouvrière qui connaît un fort taux de chômage… et quelques magouilles politico-financières. Sur fond d’indépendance de l’Ecosse, et de jeux du Commonwealth, Liam McIlvanney déroule un polar d’ambiance réussie. Que son héros n’appartienne pas aux forces de l’ordre est un plus. L’enquête n’occupant pas toujours le devant de la scène, il est plus facile de se laisser porter par les descriptifs de la ville, ou par l’observation d’une rédaction en souffrance.

Gerry Conway est un héros plutôt sympathique, divorcé, père attentif à ses aînés quand il les récupère, et surprotecteur avec son petit dernier. Côté boulot, il végète. Le corps de son collègue (et ex-ami) Martin Moir, retrouvé après plusieurs jours de disparition, va faire bouger un peu ce quotidien sans relief. Meurtre ou suicide ?… Gerry hésite. Et le lecteur suit, de questionnement sensé en lâcher-prise plus surprenant, de maladresses en manipulations. Une intrigue pleine de rebondissements, avec son lot de truands locaux et de flics, de pintes de bières et de whiskey. Bref, du bon noir écossais.

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