LA LISTE ALPHA
Philippe Smans

Eaux troubles
Thriller
août 2019
360 p.  14 €
 
 
 
 Les internautes l'ont lu
nuit blanche

C’est un premier roman époustouflant, palpitant, un thriller glaçant à la limite de la science fiction. Mais en est-ce vraiment ? Car cela se passe dans notre monde et comme le dit très bien Ian Manool « Le plus terrifiant c’est que ça pourrait être vrai… »

D’une part, Terastar, une société multinationale américaine dans le domaine de l’informatique de pointe. Une boîte qui manipule le big data et qui a imaginé un logiciel incroyable, surpuissant.
On voyage aux quatre coins du monde : Mexique, Rwanda, Indonésie, Europe à la découverte de personnes ayant toutes un point commun. Lequel? Mystère !
Le chef de projet est le personnage principal de ce récit, Patrick Doyle, un ancien para-commando irlandais. Ce projet sera gelé car jugé trop risqué.

D’autre part, un groupe d’activiste écologique « L’arche de Noé » qui a pris conscience que les ressources de notre terre étaient limitées, que la menace de l’extinction de l’espèce humaine était réelle. Elle a un plan démoniaque et va tout mettre en oeuvre pour y arriver, à commencer par subtiliser le fameux logiciel…

C’est glaçant, surtout dans le contexte actuel mais cela tient tellement bien la route, ce n’est pas si loin de la réalité.
Le récit est super bien construit. De courts chapitres donnent le rythme de lecture. Beaucoup de dates, de personnages mais rassurez-vous on accroche vite et le récapitulatif des acteurs principaux en début du livre est précieux.

On voyage beaucoup, j’ai apprécié à chaque fois les petits historiques ou anecdoctes locaux. C’est très bien documenté aussi bien au niveau des descriptions de paysages et d’ambiance que du contenu informel. On sent la passion et la connaissance des sujets évoqués notamment sur les nouvelles technologies.

La collecte des informations par le biais des réseaux sociaux, des cartes de fidélités et autres informations laissées sur le net par les consommateur fait peur. Quelle sera notre vie de demain si celles-ci tombent en de mauvaises mains. J’ai un peu pensé pour la thématique à « M, le bord de l’abîme » de Bernard Minier que je vous conseille si vous êtes amateur de ce sujet.

L’intrigue est bien menée, elle aborde également l’écologie, les dégâts faits par l’Homme à notre belle planète, les ressources vitales de la terre en danger, le réchauffement climatique, l’exctinction des espèces, la fin des ressources naturelles, la surpopulation.

L’écriture est fluide, addictive, bien documentée. Un thriller voire roman d’espionnage par moment qui nous démontre qu’il n’y a qu’un pas entre la réalité et la fiction.

C’est passionnant.

A découvrir.

Ma note : 9.5/10

Les jolies phrases

Est-il bon de remettre en question les choses ? Les gens n’aiment guère qu’on bouscule l’ordre établi.

Vous êtes bien pessimiste. Un pessimiste est un réaliste ayant de l’expérience.

Quand j’explique à une mère que son fils est agité, n’écoute rien, désobéit, elle me répond qu’il est sûrement surdoué, qu’il s’ennuie. C’est un fait que les enfants précoces s’ennuient, mais on ne peut pas inverser la proposition ; tous les enfants qui s’ennuient ne sont pas précoces…

Nous sommes le produit d’un processus de sélection naturelle dans lequel le hasard tient une place de premier choix. Ca nous a amenés à un stade où, grâce aux technologies modernes, nous pouvons supprimer ou réduire cette part aléatoire.
Mais ça revient à dénaturer l’humanité, à la replacer par quelque chose d’autre.

Je suis convaincu que l’humanité a le progrès inscrit dans ses gènes et donc que tôt ou tard, ce dernier manifeste sans avoir besoin d’une intervention extérieure.

Les choses semblaient s’éclaircir quelque peu dans son esprit : le sage est celui qui est capable d’habiter le présent comme s’il était l’éternité.

Il n’en reste pas moins que cette question me hante : ai-je artificiellement forcé le cours du destin en utilisant intensivement les réseaux sociaux ?

Le progrès vient de l’humanité entière. Pas d’une partie d’entre elle.

Retrouvez Nathalie sur son blog 

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